Astérix : combien de millions d'entrées faut-il pour considérer le ...

Avant même sa sortie en salles ce mercredi, les interrogations autour du nouvel opus de la saga Astérix allaient bon train. Et pour cause : les chiffres de ce cinquième épisode, baptisé Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu, donnent le tournis.

Son budget, pour commencer : 66 millions d’euros. Ce qui en fait le huitième film français le plus coûteux de l’histoire – sans compter les dépenses faramineuses pour la campagne promotionnelle, qui pourraient bien propulser la production de Guillaume Canet sur le podium tricolore des films les plus chers.

Qui dit gros investissements, dit gros résultats espérés. Et comme pour tous les films qui sortent en salle chaque mercredi, les équipes de ce nouvel épisode d’Astérix sont tributaires de la bonne volonté des Français. Un pari risqué, alors que la filière n’a pas encore complètement retrouvé son niveau de fréquentation d’avant-pandémie.

Les équipes de la franchise gauloise n’ont pas lésiné sur les moyens pour accompagner le lancement du dernier opus de la saga. Depuis mi-janvier, le réalisateur, Guillaume Canet, et les nombreux acteurs du film trustent les médias et les réseaux sociaux. Si bien que peu de Français aujourd’hui ne doivent pas être au courant de la sortie d’Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu.

Les premiers résultats s’avèrent très bons. 260 000 personnes ont assisté aux différentes avant-premières un peu partout en France, « ce qui est extrêmement bien », note Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCM). Pour son lancement officiel ce mercredi, le cinquième épisode sera diffusé dans près de 950 salles françaises.

Quant au « 9 heures des Halles » ce mercredi matin – qui marque la première séance en France des films à l’affiche chaque semaine, l’UGC Ciné Cité des Halles à Paris étant le seul cinéma de l’Hexagone à proposer des séances dès 9 heures du matin -, il a rassemblé 96 spectateurs devant le film de Guillaume Canet. Un bon résultat pour un film qui vise davantage le grand public que les cinéphiles.

Ici réside tout l’enjeu de cette grosse production qui a tout de même nécessité 17 semaines de tournage entre la Chine et l’Auvergne : Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu ne doit pas seulement être un succès, mais « devenir un véritable phénomène de société », dixit Marc-Olivier Sebbag.

L’atout numéro un du film pour attirer un maximum de Français dans les salles obscures est indéniablement son casting. Près de 35 personnages différents apparaissent à l’écran, pour beaucoup suivis par des communautés de fans aussi larges que diverses. Les cinéphiles auront par exemple plaisir à retrouver Vincent Cassel ou Marion Cotillard, quand les fans de hip-hop se réjouiront des jeux d’acteurs d'Orelsan ou de la chanteuse belge Angèle.

Guillaume Canet a également fait la part belle aux humoristes, de l’ancienne comme de la nouvelle génération : Manu Payet, José Garcia, Jonathan Cohen et Laura Felpin font, entre autres, partie du casting, aux côtés des youtubeurs aux sept millions d’abonnés, McFly et Carlito. Sans oublier la star internationale de cet opus, l’ancien attaquant suédois du PSG, Zlatan Ibrahimovic, qui devrait permettre au film de s'exporter largement à l'étranger.

« Ce film a tout pour réunir un très grand nombre de spectateurs dans nos salles », estime Marc-Olivier Sebbag, délégué général de Fédération nationale des cinémas français (FNCM). Mais ce dernier reste extrêmement prudent quant au nombre de personnes que ce nouvel opus attirera au cinéma. « L’objectif affiché par Pathé, le principal financeur du film, est de dépasser le dernier épisode », explique-t-il.

Sorti en 2012, Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté avait réuni près de 4 millions de spectateurs en France. Un résultat en-deçà du budget dégagé pour la réalisation de ce film (61 millions d’euros). Pour ce cinquième film, l’objectif réaliste que se serait fixé Pathé se situerait entre 7 et 8 millions d’entrées. « Dans ce cas-là, on ne parlerait plus de simple succès, mais de film exceptionnel », avance Marc-Olivier Sebbag.

Au-delà, « si les gens reviennent voir le film et que des publics éloignés, qui vont très rarement au cinéma, se déplacent pour voir le film, alors on pourra parler de phénomène de société. » À l’image du deuxième numéro de la saga, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, qui avait réunit 14,5 millions de Français en salles en 2002 et qui est, aujourd’hui encore, le onzième plus gros succès de l’histoire de notre box-office.