Anora : que vaut le film de Sean Baker, Palme d'or à Cannes
30 oct 2024
Le huitième long-métrage de l’Américain Sean Baker évoque tour à tour le sexe, l’amour, le consumérisme et les désillusions. Porté par une Mikey Madison excellente, Anora, Palme d’or au festival de Cannes 2024 sort en salle ce mercredi 30 octobre.
Anora, le huitième film de Sean Baker, Palme d’or au festival de Cannes
Le huitième long-métrage de Sean Baker fait partie de ces œuvres que l’on apprécie davantage lorsque l’on n’en sait pas grand chose. En d’autres termes, évitez le synopsis et esquivez la bande-annonce qui en révèle beaucoup trop… Porté par le succès de The Florida Project (2017) et Red Rocket (2021), le réalisateur américain – cinéaste des laissés-pour-compte fasciné par les nuits new-yorkaises – revisite cette fois le mythe de Cendrillon avec Anora, Palme d’or au dernier Festival de Cannes. Sur la Croisette, cette décision n’a pas fait scandale, une récompense ni réellement évidente, ni vraiment controversée, le film s’apparente tout de même davantage à une claque du Sundance qu’à un chef-d’œuvre cannois.
Ici, Sean Baker braque sa caméra sur Mikey Madison qui incarne Ani, une travailleuse du sexe tempétueuse de Brooklyn. Un soir, elle rencontre le fils d’un oligarque russe et connaît alors une ascension sociale fulgurante. Anora raconte non sans humour les limites du matérialisme, les ravages du consumérisme et l’inversion des rapports de force. Avec “l’argent facile”, il y a toujours un prix à payer…
Un film sur le sexe, un film sur l’amour, un film sur le doute et, surtout, un film maîtrisé de bout en bout par un grand réalisateur. Anora brille effectivement par sa mise en scène et son rythme même si l’on aurait voulu un peu moins de cri dans une œuvre un peu plus courte. Est-ce vraiment un film féministe ? La scène finale répond certainement à cette question.
Le sexe, l’amour et le doute
Un film sur le sexe, un film sur l’amour, un film sur le doute et, surtout, un film maîtrisé de bout en bout par un grand réalisateur. Anora brille effectivement par sa mise en scène et son rythme même si l’on aurait voulu un peu moins de cris et une œuvre un peu plus courte. Est-ce vraiment un film féministe ? La scène finale répond clairement à cette question…
La prestation de Mikey Madison fait consensus. L’actrice de 25 ans crève l’écran en femme aussi libre que vulnérable empêtrée dans un conte de fée sordide qui n’a rien d’une comédie romantique à la Pretty Woman mais reste assez jubilatoire. Ce qui pèche sans doute dans Anora c’est que ce long métrage drôle, féroce et ultra rythmé ne surprend jamais vraiment, écorché par un scénario cousu de fil blanc…
Anora, (2024) de Sean Baker avec Mikey Madison, actuellement au cinéma.