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Angleterre France : les Bleus ne doivent surtout pas s'imaginer que ...

Angleterre France  les Bleus ne doivent surtout pas simaginer que
Il y a deux ans à Twickenham, les Bleus avaient infligé une rouste historique à leurs hôtes. Samedi, face à une équipe d’Angleterre sur les nerfs, la confrontation devrait être beaucoup plus musclée

Dans l’histoire des confrontations entre la France et l’Angleterre, on doit à Jean et Maurice Prat un fait d’armes et une petite phrase qui sont restés dans les mémoires. Pour Jean, l’aîné, ce sont les deux drops réussis à Twickenham lors de la victoire des Bleus en 1955, qui lui ont valu d’être surnommé « Monsieur Rugby » par la presse britannique. Pour Maurice, c’est une vacherie sur les Anglais, prononcée un peu avant la rencontre, qui est devenue célèbre : « Pourvu qu’ils soient aussi cons que la dernière fois (1). »

Il n’est pas impossible qu’à 60 ans d’intervalle, le souhait du trois-quarts centre lourdais ait effleuré Antoine Dupont et ses équipiers cette semaine à Marcoussis. Mais à l’âge des réseaux sociaux et du politiquement correct, il était difficile de le verbaliser. Ce qui est sûr, c’est qu’à l’heure d’aborder la deuxième étape de ce Tournoi des Six-Nations, il est difficile d’oublier ce que fut la précédente visite des Bleus dans le « Temple ».

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« Un gros piège »

Ce 53 à 10 infligé à l’Angleterre constitue sans doute le coup d’éclat le plus spectaculaire du premier mandat de Fabien Galthié. Un chef-d’œuvre dans l’art d’absorber la pression, de frapper juste, d’exploiter la moindre erreur. Si une rencontre mérite l’appellation « match référence » dans le parcours des Bleus depuis cinq ans, c’est sans doute celle-là. Mais s’il faut se souvenir des composants qui ont permis de construire cet exploit, il serait présomptueux et dangereux d’imaginer que ce scénario unique en son genre se répétera samedi.

« Les Anglais ont le potentiel pour redevenir très vite ce qu’ils ont été. Ils n’en sont pas loin »

Thomas Ramos l’a rappelé mercredi : « On sait ce qu’il s’est passé il y a deux ans, eux aussi. On ne peut pas s’appuyer là-dessus. Ce serait un gros piège de se figer sur ça. C’est une équipe différente avec un jeu différent. Ils restent sur des matchs avec des défaites mais ils font plus mal qu’il y a deux ans. Ils ne lâchent rien. »

L’arrière toulousain a raison. Tout invite à la méfiance quand on se projette sur ce rendez-vous. Le contexte d’abord. Il y a peu d’atmosphère aussi hostile, aussi pesante pour le visiteur que celle qui se déverse des gradins de Twickenham dès que le XV de la Rose est dominant. Et puis, il y a la situation de cette équipe, dos au mur, touchée dans son orgueil à force d’être maltraitée par les médias.

Il ne faut pas se laisser berner par la lecture de ses résultats bruts. Bien sûr, l’Angleterre a enchaîné les déconvenues face aux cadors de l’hémisphère Sud. Elle a craqué en deuxième mi-temps face aux Irlandais. « Mais les Anglais ont le potentiel pour redevenir très vite ce qu’ils ont été. Ils n’en sont pas loin », a souligné jeudi Fabien Galthié, l’entraîneur des Bleus.

Simple précaution oratoire ? Non. Il suffit de regarder ce que Maro Itoje et ses équipiers ont proposé pendant 50 minutes à Dublin : un pressing défensif étouffant, une agressivité offensive multi forme, au centre du terrain avec Ollie Lawrence et une troisième ligne de dératés, sur les côtés aussi, avec un bombardement aérien du triangle ailiers – arrière irlandais.

On vous l’accorde, ces Anglais ont des fragilités. Quand arrive le « money-time », ils payent souvent au prix fort leur débauche d’énergie. Mais avant de leur présenter la facture, il faut être capable de résister.

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L’attente sur Jalibert

S’il fallait se fier aux seules estimations des bookmakers qui donnent les Bleus largement favoris, on vous dirait qu’Antoine Dupont et ses camarades ont de la marge. Leur cavalier seul face aux Gallois a marqué les esprits. Mais à quel point se fier à cette démonstration ? En termes de puissance, de vitesse, d’intensité, tout va être multiplié ce samedi. Il faudra s’arrimer en défense, savoir choisir ses moments en attaque et privilégier parfois le gagne-terrain.

On connaît le talent du demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles mais aussi ses points faibles

Ce qui amène à nous arrêter sur l’absence de Romain Ntamack et sur le retour en grâce de Matthieu Jalibert. On connaît le talent du demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles mais aussi ses points faibles. Sera-t-il capable d’oublier les enjeux personnels pour se fondre dans la stratégie d’un collectif aimanté par le rayonnement d’Antoine Dupont, et jouer contre-nature si c’est nécessaire ? L’attente qui pèse sur ses épaules est grande. Mais il n’est pas sûr que son rôle soit prépondérant. À Twickenham plus qu’ailleurs, ce sont les avants français qui auront les clés de l’âpre combat qui s’annonce.

À moins que le souhait de Maurice Prat ne se réalise à nouveau…

(1) En 1954, le XV de France avait battu l’Angleterre 11 à 3 à Colombes avec le duo Prat et Martine au centre puis s’était imposé 16 à 9 en 1955 à Twickenham.

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