VIDEO. "Mon combat, c'est d'en sortir" : le député Andy Kerbrat, pris ...
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Publié le 13/02/2025 10:50 Mis à jour le 13/02/2025 12:44
Temps de lecture : 3min - vidéo : 4min
C'est l'histoire d'un "crash", selon ses propres mots : celle d'un élu interpellé alors qu'il se faisait livrer de la drogue, en octobre 2024. Quelques mois plus tard, le député LFI s'est livré, pour la première fois à la télévision, sur ses addictions.
Qui sont les clients des nouveaux dealers, qui vendent de la drogue via les réseaux sociaux et les applis de nos téléphones ? On y trouve tous les profils, toutes les classes sociales, jusqu'à des élus de l'Assemblée nationale. Ainsi, Andy Kerbrat, député de Loire-Atlantique pour La France insoumise, a été pris en flagrant délit d'achat de stupéfiants. C'est la première fois qu'il se confie sur ses addictions à la télévision. Quand "Envoyé spécial" l'a rencontré, avant Noël, il était en sevrage, en arrêt de travail, et en attente d'une place pour être hospitalisé.
Andy Kerbrat s'injectait de la 3-MMC dans les veines, une drogue de synthèse souvent consommée de cette façon dans un contexte sexuel (une pratique dénommée "slam"), et qu'il se faisait livrer. Même en tant que député ? "Bien sûr ! Tout le monde fait ça", répond-il, précisant que ce n'est pas la fréquentation de l'Assemblée nationale qui lui a fait découvrir la drogue. Lui, "c'est l'histoire simple d'un mec qui a subi le décès de sa mère, qui n'a pas su le gérer, et qui est allé chercher un substitut alors qu'il était député. Et qui, petit à petit, a eu un engrenage, qui est descendu, descendu…"
Rongé par la culpabilité de manquer à un certain devoir d'exemplarité mais victime de son addiction, le député raconte qu'il commandait, chaque semaine ou presque, sa drogue en ligne, via des messageries instantanées… jusqu'à ce jour d'octobre 2024. Dans une station de métro du 18e arrondissement de Paris, Andy Kerbrat est interpellé alors qu'il achète à un livreur de 14 ans un peu plus d'un gramme de 3-MMC.
Le député n'a pas démissionné. Il est conscient que pour "en sortir", ce sera long.Ce "fils d'héroïnomane" sait d'expérience " à quel point ça bousille. (...) Moi, je sais que je dois en sortir. Parce que sinon, je vais crever", lâche-t-il.
Depuis ce tournage, "Envoyé spécial" a pris des nouvelles d'Andy Kerbrat. Il vient de sortir de six semaines d'hospitalisation, et dit aller beaucoup mieux, même si ses ennuis ne sont pas terminés. Dans quelques jours, il fera face a la justice pour usage de stupéfiants. Dans le cadre d’une ordonnance pénale, il risque jusqu’à 1 875 euros d’amende. De son côté, le déontologue de l'Assemblée nationale cherche à savoir s'il a financé sa consommation avec de l'argent public. "Ce qui n'est pas le cas", affirme-t-il, décidé à rester député jusqu'à la fin de son mandat.
Extrait de "Drogue à domicile", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 13 février 2025.
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