"C'était un bandit à l'ancienne" : trois choses à savoir sur "Gros Dédé ...

André Cermolacce, dit "Gros Dédé", a été abattu ce mardi en plein jour dans le 14e arrondissement de Marseille. Connu dans le milieu du grand banditisme, il s'est illustré dans de nombreuses affaires judiciaires.

L’une des figures du grand banditisme de Marseille (Bouches-du-Rhône) est morte. André Cermolacce, surnommé "Gros Dédé" ou "Sacoche", a été abattu ce mardi en fin de matinée, dans le 14ᵉ arrondissement de la ville.  L’homme de 70 ans d'origine Corse a été visé à la tête devant son entreprise d'approvisionnement de boissons, située traverse de Decormis, par trois balles tirées par un pistolet automatique.

Interrogé par France 3 Provence-Alpes, Gilles Tachon, ancien major de la brigade anti-criminalité, est surpris de cette disparition : "C'est  fou que ce soit arrivé aussi tardivement".

Plusieurs fois condamné dans sa jeunesse pour des faits de proxénétisme, André Cermolacce s’est illustré tout au long de sa vie par ces frasques avec la justice. France 3 Provence-Alpes fait le point sur les affaires emblématiques impliquant "Gros Dédé".

Machines à sous de type Bingo

L'une des affaires les plus emblématiques de ce bandit est celle dite des machines à sous. En 2016, André Cermolacce est condamné aux côtés de sept autres personnes soupçonnées d'avoir pris part, de 2005 à 2007, à un réseau de machines à sous de type Bingo, placées dans une vingtaine de bars marseillais.

 Selon les policiers de l'époque, chaque machine rapportait entre 9 000 euros et 11 000 euros. La répartition des gains aurait été de 70 % pour le réseau et 30 % pour les cafetiers. Lors de ce procès, les enquêteurs ont évoqué le train de vie dispendieux d'André Cermolacce : achat de 21 véhicules haut de gamme en 3 ans avec sa femme et la location d'une luxueuse villa avec piscine à Cassis. 

Dès sa sortie de prison, en septembre 2006 pour une autre condamnation, André Cermolacce compte parmi les participants de réunions ayant lieu dans une brasserie du quartier des Catalans, considérée par les enquêteurs comme le "siège" de ce réseau présumé. Pour cette affaire, André Cermolacce été condamné à 30 mois de prison dont 24 avec sursis. 

Un braquage raté

En 2014, nouveau jugement pour  André Cermolacce qui comparaît sur les bancs des accusés pour avoir participé au braquage raté d'un fourgon blindé de la société Loomis en février 2013 à Bois-Guillaume, près de Rouen, raconte La Provence. Alors âgé de 60 ans, André Cermolacce est considéré comme "cerveau" présumé de cette attaque qui visait à faire main basse sur 7 millions d'euros.

Extorsion de joueurs

En octobre 2015, André Cermolacce est mis en examen avec son ami de toujours Richard Laaban,  dans le dossier de tentative d'extorsion de l'agent de joueurs Jean-Pierre Bernès. Ils avaient été mandatés par un administrateur judiciaire en charge de recouvrir une créance judiciaire de 15 millions d'euros dans le cadre d'une condamnation pour abus de biens sociaux au préjudice de l'OM.

Un "bandit à l'ancienne"

Gilles Tachon dresse le portrait d'un bandit avec des méthodes qu'il juge "respectueuses" : "C'était un bandit à l'ancienne qui respectait les enfants, qui ne tirait pas sur les policiers lors des interpellations car il comprenait que c'étaient des pères de famille. Il y avait plus de dignité", conclut-il.