André Cermolacce, alias "Gros Dédé", figure du grand banditisme ...

André Cermolacce, dit " Gros Dédé ", a été abattu ce mardi midi dans le 14e arrondissement de Marseille, comme révélé par nos confrères du Parisien. C'est à 35 kilomètres de sa villa de Cassis que cette figure du grand banditisme marseillais a été atteint de trois balles dans la tête par un individu cagoulé qui a pris la fuite à trottinette. 

Le septuagénaire empruntait la traverse Decormis lorsqu'il a été mortellement touché au pistolet automatique. 

Dans un secteur bouclé par les forces de l'ordre, les techniciens d'investigation criminelle se sont activés une partie de l'après-midi à relever tous les traces et indices susceptibles de préciser les circonstances dans lesquelles André Cermolacce, alias " Gros Dédé " ou " Sacoche " a trouvé la mort.

Fiché au grand banditisme depuis de nombreuses années, André Cermolacce affichait un pedigree pour le moins diversifié. Condamné en 2016 à 30 mois de prison dont 24 avec sursis dans une affaire de machines à sous "Bingo", mis en cause la même année dans un dossier d'extorsion de fonds au préjudice de l'agent de joueurs de l'OM, inquiété puis blanchi en 2020, cette fois-ci dans une affaire d'attaque de fourgon de convoyeurs de fonds, André Cermolacce assurait "ne pas se connaître d'ennemis", mais le Marseillais d'origine corse savait sa vie menacée.

Ce joueur de cartes et parieur aux courses, connu pour sa faconde et son aplomb, avait d'ailleurs échappé à une tentative d'assassinat il y a un peu plus de 20 ans. En décembre 2004, aux Catalans, dans le 7e arrondissement de Marseille, devant plusieurs témoins, deux motards casqués avait fait feu sur " Gros Dédé", alors âgé de 49 ans, tandis qu'il téléphonait au volant de sa grosse cylindrée. Indemne, André Cermolacce avait détalé sans déposer plainte et c'est la brigade criminelle qui avait dû l'interpeller pour comprendre le scénario de l'affaire. Les policiers avaient alors envisagé une vengeance après un règlement de comptes qui avait fait un mort l'année d'avant, en 2003, dans les quartiers Nord. Cermolacce lui, en était resté à la version selon laquelle ses agresseurs en voulaient juste à sa puissante voiture.

Mais sans doute André Cermolacce se méfiait-il plus qu'il ne voulait bien le dire, puisqu'en 2005, trois mois après la tentative de règlement de compte survenue juste en face du Cercle des nageurs, des ilôtiers l'avait intercepté au cours d'un banal contrôle routier dans le 7e arrondissement, en possession d'un CZ, son arme fétiche. Redoutable pistolet automatique que  "Gros Dédé" avait pris soin de charger de 14 projectiles dont un engagé dans le canon.

La piste de la DZ Mafia?

Selon des sources avancées par nos confrères du Parisien, André Cermolacce pourrait avoir été la cible de narcotrafiquants appartenant à la génération montante de la voyoucratie marseillaise. "Ces dernières semaines, l'information selon laquelle cette nouvelle génération de caïds cherchait à s'en prendre aux vieux voyous ayant du mal à se retirer des affaires était remontée à la police judiciaire". La piste de la DZ Mafia, organisation criminelle qui s'est récemment rapproché du Clan dit de Marignane, en conflit avec certains proches d'André Cermolacce, ne serait donc pas écartée par la police judiciaire.

Une enquête pour homicide a été ouverte par le parquet de Marseille.