Ancelotti, d'un enfer à l'autre ? - Italie - Etranger - Football
Drôle de soirée pour Carlo Ancelotti. Dans la foulée d’une victoire 4-0 face à Genk au San Paulo, synonyme de qualification pour les huitièmes de finale de Ligue des champions, l’Italien a été licencié de son poste d’entraîneur de Naples. La raison de cette séparation ? La parenthèse européenne (trois victoires et trois nuls dans un groupe relevé) est loin de la réalité de la saison napolitaine.
La Societa Sportiva Calcio Napoli ha deciso di revocare l’incarico di responsabile tecnico della prima squadra al signor Carlo Ancelotti.Rimangono intatti i rapporti di amicizia, stima e rispetto reciproco tra la società, il suo presidente Aurelio De Laurentiis e Carlo Ancelotti
— Official SSC Napoli (@sscnapoli) December 10, 2019
Régulièrement en course pour le titre en Serie A depuis 2015 (date d’arrivée de Sarri), notamment il y a deux ans, le Napoli est aujourd’hui septième du championnat et accuse sept points de retard sur le sixième (l’Atalanta) et dix-sept sur le leader, l’Inter Milan. Autre indicateur inquiétant : son attaque. Alors qu’avec le prédécesseur de Carlo Ancelotti, Maurizio Sarri, l’équipe du Sud de l’Italie empile les buts (2,03 en moyenne par match en 2017-2018), le secteur offensif coince cette saison (1,3 en moyenne) et n’arrive que huitième au classement des attaques, derrière des formations comme Sassuolo (7 buts de plus) ou l’Atalanta (13 buts de plus). Une situation qui s’explique, en partie, par la perte de deux éléments de l’équipe-type de Sarri : Jorginho et Marek Hamsik. Le premier ayant suivi son tacticien à Chelsea à l'été 2018 et le second étant parti en Chinhe (DL Yifang) en février 2019, l’entrejeu, si doué dans l’alimentation en ballons d’attaque, se retrouve dépeuplé. Ajouté à cela, la méthode éreintante du nouvel entraîneur de la Juventus dispensée durant trois saisons, le renouvellement peu probant d’effectif et l’immense déception d’il y a deux ans, et vous comprenez aisément pourquoi ce groupe marque le pas. La fameuse «fin de cycle».
Une situation sous haute tensionAu-delà du terrain, le Napoli est empoisonné de l’intérieur par un conflit opposant les joueurs à la direction. Pour rappel, l’effectif avait boycotté une mise au vert imposée par le président de Naples Aurelio De Laurentiis après le match contre Salzbourg en Ligue des champions du 5 novembre, et le soir de cette sanction, Allan aurait proféré des insultes à l’égard d’Edo De Laurentiis, vice-président du club et fils du président. De Laurentiis père a alors voulu lourdement sanctionner son équipe : amendes pour tout le groupe, plusieurs cadres inscrits sur la liste des transferts (Insigne, Koulibaly, Allan) et non-prolongation du bail de Callejon et Mertens (en fin de contrat en juin prochain). Le syndicat international des joueurs (FIFPro) a d’ailleurs récemment pris position en faveur des joueurs. En clair, Naples est proche de l’implosion et les maux hors du rectangle vert sont peut-être encore plus inquiétants que ceux aperçus sur le pré.
La piste ArsenalDans ces circonstances, la presse italienne annonce qu’Aurelio De Laurentiis cherche un coach à poigne et viserait l’ancienne légende de l’AC Milan Gennaro Gattuso. Ce dernier bénéficiant d’une bonne cote en Italie malgré un CV encore maigre. Pour Carlo Ancelotti, une partie des médias locaux croie savoir que l’Italien, sentant sa sentence venir, avait convenu préalablement d’un accord avec Arsenal. Le club du Nord de Londres vit un début de saison catastrophique à tous les étages, un peu à la manière de Naples, et le board anglais recherche activement un remplaçant à l’entraîneur intérimaire Freddie Ljungberg. Pas sûr cependant que l’Italien ait intérêt à replonger de suite dans un contexte très délicat.