Zero Day
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À la suite d’une cyberattaque, les États-Unis sont plongés dans le chaos. Un ancien président est appelé à la rescousse. Un thriller qui brille par son casting, mais manque de finesse.
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La mission de George Mullen (Robert De Niro) est compliquée par l’affect paternel, la députée qui lui tient tête étant sa fille. Photo Jojo Whilden/Netflix
Par Caroline Veunac
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Publié le 20 février 2025 à 17h42
Mis à jour le 20 février 2025 à 18h13
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Après Ground Zero, « Zero Day » : une cyberattaque paralyse les États-Unis et fait plus de 3 000 morts. Un ancien président respecté, George Mullen (Robert De Niro), sort de sa retraite pour diriger une commission d’enquête. Comme dans 24 heures Chrono(2001), sa mission est compliquée par l’affect paternel (sa députée de fille lui tient tête) et le dilemme éthique – la fin justifie-t-elle les moyens ? Comme dans Homeland (2011), la frontière entre clairvoyance et paranoïa se brouille. Zero Day hérite de ces deux séries, qui exploraient le trauma du 11-Septembre. De quelle catastrophe ce nouveau thriller gouvernemental est-il la digestion ?
À chaque plan zénithal d’un gratte-ciel new-yorkais, le fantôme des tours jumelles hacke l’imaginaire horizontal d’une proto-guerre civile où s’affrontent « anarchistes et suprémacistes », attisée par un pyromane médiatique. L’attentat de 2001 avait uni la nation contre un ennemi extérieur, « Zero Day » la fend de l’intérieur. Ce désastre semant la polarisation, dont ses instigateurs préviennent qu’il « se reproduira », joue comme métaphore de la double élection de Trump – la série, imaginée par un journaliste du New York Times, s’offre même un personnage de « sociopathe de la tech ». Et Mullen, sauveur aux pieds d’argile, de personnifier l’impuissance des démocrates.
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L’état des lieux n’est pas subtil. Mais la réalisatrice Lesli Linka Glatter (tiens, une ancienne de Homeland) parvient à créer le trouble d’une nuit en plein jour, où le vrai est indiscernable du faux. Héros ambigu de ce théâtre d’ombres au casting de rêve, De Niro, après The Irishman, use à nouveau de sa propre vieillesse. Dans un bureau près des nuages, loin du bas-monde ou à ras de bitume, exhortant ses compatriotes à la solidarité, le légendaire acteur se démène pour incarner ce vétéran, dont on ne saura qu’à la fin s’il est providentiel ou périmé.
Minisérie créée par Eric Newman, Noah Oppenheim et Michael Schmidt (Etats-Unis, 2025). 6 × 52 m.