ÉDITO Guerre en Ukraine : "Zelensky est comme Charles de ...

Mais comment ne pas admirer Volodymyr Zelensky ? Il est devenu dans ce début de siècle l'incarnation du courage, de l'esprit de résistance. Comment ne pas être frappé par ce caractère puissant révélé par la tragédie de l'histoire. Zelensky, il s'est fait une certaine idée de l'Ukraine, comme De Gaulle s'était fait une certaine idée de la France. Le chef d'État refusant de céder face à Vladimir Poutine, ça on le savait, mais résistant même, au nom de cette idée, à ses alliés.

Son refus du plan de Donald Trump qui voulait les ressources de l'Ukraine sans toutefois donner assez de garantie en est un autre exemple. Malgré sa dépendance à l'aide américaine, Zelensky est comme de Gaulle, qui a tenu tête durant quatre ans au président américain Franklin Roosevelt avec qui il avait notoirement des relations exécrables. 

Donald Trump traite Volodymyr Zelensky de dictateur

Roosevelt qualifiait de Gaulle d'apprenti dictateur. Le 19 février, c'est Donald Trump traitait justement Volodymyr Zelensky de dictateur. 

Alors attention, jamais, au grand jamais, je ne ferai un parallèle entre l'immense Roosevelt et le pathétique Trump. Mais ce qui est intéressant, c'est l'attitude de Zelensky qui refuse que le sort de son pays soit décidé par d'autres. Un peu comme l'avait fait De Gaulle en 1944, le général était à l'époque furieux de ne pas être invité à Yalta comme à Potsdam. 

Zelensky est révolté par l'idée d'une négociation russo-américaine au-dessus de sa tête, sans lui, en Arabie Saoudite. Surtout, de Gaulle a refusé l'AMGOT, l'administration militaire que Roosevelt voulait imposer à la France comme au reste de l'Europe. De Gaulle avait alors mis Roosevelt devant le fait accompli, rétablissant, dès le débarquement, une administration et une monnaie française.

"J'ai besoin de munitions anti-char pas d'un taxi"

On trouve aussi d'autres points communs entre Zelensky et le premier président de la Vᵉ République, comme le courage physique. De Gaulle l'a montré pendant la première guerre, au début de la seconde, lors de la bataille de Montcornet, et même à la libération de Paris. 

Zelensky a montré ce courage physique il y a trois ans, quand il a refusé d'être exfiltré de Kiev, "j'ai besoin de munitions anti-char", a-t-il dit à l'époque, "pas d'un taxi". La résistance ukrainienne commençait alors. 

Il y a l'usage de la parole aussi, le président ukrainien s'exprime partout, tout le temps, un peu comme de Gaulle, les réseaux sociaux en plus. Citons de Gaulle, justement, dans ses mémoires de guerre. "Je parle, il le faut bien, l'action met les ardeurs en œuvre, mais c'est la parole qui les suscite". C'est donc à Volodymyr Zelensky de gagner lui aussi et d'écrire des mémoires de guerre qui se terminent bien.

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