Paris 2024 : les galères d'Ysaora Thibus, éliminée d'entrée en escrime
Blessée, empêtrée dans une affaire de dopage… avant de faire ses débuts au Grand Palais ce dimanche 28 juillet, la Française Ysaora Thibus a enchaîné les problèmes.
Jusqu’à la dernière minute, la présence d’Ysaora Thibus aux Jeux Olympiques était incertaine. La Française de 32 ans a vécu ces derniers temps une succession de galères qui auraient bien pu l’éloigner des pistes à Paris. Médaille d’argent par équipe à Tokyo au fleuret, la championne enchaîne les déconvenues. Dernière en date à quelques jours du début des Jeux, lorsque l’Agence mondiale antidopage a décidé, lundi dernier, de demander à son encontre, en appel, une peine de quatre ans de suspension pour dopage.
Pourtant, la tricolore avait d’abord été innocentée en mai par le tribunal disciplinaire de la Fédération internationale d’escrime après un contrôle positif à l’ostarine, une substance interdite imitant les effets de la testostérone. Elle affirme avoir été contaminée accidentellement par un « fluide corporel ». Elle invoque sa liaison avec son entraîneur et compagnon américain Race Imboden. Ce dernier, ancien escrimeur à la retraite, avait déclaré prendre ce produit pour développer ses muscles. Si ses explications ont d’abord convaincu et permis sa relaxe, le coup de tonnerre a éclaté alors qu’elle s’apprêtait à prendre le départ pour les Jeux.
Un combat trop difficile
Juridiquement, rien n’empêchait toutefois Ysaora Thibus de s’envoler pour Paris, mais la championne du monde 2022 s’est malgré tout posé la question. En conférence de presse jeudi dernier, elle a indiqué avoir songé à toutes les options. Devait-elle, oui ou non, s’aligner pour les Jeux ? Pour prendre sa décision, elle a pu compter sur le soutien de ses coéquipières, qui ne l’ont jamais lâchée. « Ce sont mes quatrièmes JO et tout le monde ici sait que je me suis battue pour y être », a commenté la Française. Mais cette dernière a dû également faire face à d’autres problèmes, physiques cette fois-ci, victime d’une lésion ligamentaire au genou gauche, qui lui gâche la vie depuis le mois de juin dernier. De quoi démarrer sa compétition avec doutes et incertitudes.
Mais pour se donner de la force, elle a pu compter, dès 10 heures 25, sur les encouragements du public au Grand Palais. Première Française à entrer en lice ce dimanche, elle a été accueillie par les cris de la foule, venue la soutenir quoi qu’il arrive et quelle que soit son histoire ces derniers mois. Après un début de combat délicat, elle est parvenue à remonter au score à 5-5 au son des supporters hurlant des « Ysa » à tue-tête.
Mais pour l’emporter, il fallait gravir une montagne. Parce qu’Ysaora Thibus est retombée à la 55e place mondiale, elle a hérité, dès son premier tour, de la Polonaise Julia Walczyk-Klimaszyk, cinquième mondiale. Ne pas faire dans la simplicité, voilà qui décrit les combats de la tricolore. Malheureusement, la montagne était trop haute et elle a fini par s’incliner. Mais son histoire olympique n’est pas terminée pour autant. Elle retentera sa chance jeudi 1er août lors de l’épreuve pas équipe. Avant un ultime combat, avec les instances sportives, cette fois-ci.