Escrime aux JO de Paris 2024 : Ysaora Thibus, une élimination d ...
La fleurettiste française, championne du monde en 2022, a été éliminée dès le premier tour du tournoi individuel, au Grand Palais, dimanche.
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié le 28/07/2024 12:45
Temps de lecture : 2 minToute sa volonté, la grandeur du cadre et l'appui d'un public incandescent n'auront pas suffi. En piste sous les jeux de lumière de la verrière bâchée du Grand Palais, première Française en lice, Ysaora Thibus a été éliminée dès le premier tour du tournoi de fleuret féminin, dimanche 28 juillet. La native des Abymes, en Guadeloupe, a cédé face à la Polonaise Julia Walczyk-Klimaszyk (15-12), cinquième mondiale, après un match âpre.
Poussée par un public déjà en furie avant même la mi-journée, Ysaora Thibus a livré une prestation solide et a longtemps accroché son adversaire. Passée en tête au score à 12-11, elle a finalement lâché sur les dernières touches décisives. "Aujourd'hui j'ai fait un match pas trop mal. En tout cas j'ai donné du fil à retordre à mon adversaire qui est une bonne adversaire, j'aurais voulu aller plus loin, mais voilà", a-t-elle soufflé, très émue, en zone mixte peu après la fin de son match.
Avec cette défaite, Ysaora Thibus dit déjà adieu à ses ambitions individuelles aux Jeux olympiques de Paris qui ont failli lui glisser entre les doigts. "Il y avait beaucoup d'obstacles, c'est sûr. Beaucoup de fois cette saison, je ne me voyais même pas être aux Jeux olympiques", a-t-elle reconnu, elle qui est revenue de loin et d'un début d'année 2024 rempli de galères.
"Sportivement, peut-être que c’est ce matin seulement que j’ai pu stresser comme d’habitude, car avant, je ne m’autorisais pas à penser à tout ça."
Ysaora Thibus, vice-championne olympique par équipes en 2021en zone mixte
Il y a d'abord eu la suspension provisoire après des résultats anormaux à un test antidopage, tombée début février, et qui l'a éloignée plusieurs mois de la compétition. Ysaora Thibus avait plaidé la "contamination par fluide corporel" via son compagnon, ancien escrimeur de haut niveau. Elle avait finalement obtenu gain de cause auprès du tribunal disciplinaire antidopage de la Fédération internationale d'escrime, qui n'a prononcé aucune sanction à son encontre, lui permettant de participer aux Jeux de Paris.
Mais l'affaire l'a suivie jusqu'à moins d'une semaine du début de la compétition, au cours de laquelle elle a appris l'appel de l'Agence mondiale antidopage dans son dossier, appel néanmoins pas suspensif. "Jusqu'au bout je ne réalisais pas que j'allais le faire, avec tout ce qui s'est passé, à six jours aussi des Jeux d'avoir un coup dur, de ne peut-être pas pouvoir les faire", a confié l'escrimeuse.
Dimanche, elle a aussi dû composer avec une blessure au genou contractée aux championnats d'Europe à Bâle, en juin, lors de son retour à la compétition, et qui l'a forcément gênée. "Peut-être que j'ai voulu proposer un jeu trop identique à ce que j'aurais fait si je n'avais pas de problème avec mon genou. Il me manquait de la mobilité, je n'ai pas pu enchaîner certaines touches."
Éliminée en individuel, elle a encore une chance de briller par équipes, avec ses coéquipières d'armes. "Par équipes, ce sont des relais de cinq touches, je suis présente et je donnerai tout pour les filles, pour cette équipe", a-t-elle assuré. Pour tenter de prolonger un peu le rêve des Jeux.