JO 2024: ces lits en carton dans le village olympique qui ...

Les milliers de lits en carton sont de retour aux Jeux olympiques, après avoir été déjà très commentés, positivement ou négativement, lors des JO de Tokyo en 2021. Leur conception est franco-japonaise.

Au village olympique, il y a deux types de stars: les athlètes et les lits en carton. À l'approche de la cérémonie d'ouverture des JO 2024 à Paris, les milliers de sportifs qui ont pris leurs quartiers dans cet espace de 52 hectares (à cheval entre Saint-Denis, Saint-Ouen et l'Île-Saint-Denis) ont pu découvrir leurs chambres et l'étonnant sommier sur lequel ils vont passer leurs prochaines nuits. Leurs réactions sur les réseaux sociaux, entre amusement et surprise, ne se sont pas fait attendre. Pendant ce temps, bon nombre d'internautes en profitent pour railler les organisateurs. Pourtant, il ne s'agit pas d'une première pour des Jeux olympiques.

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"Ça va, c'est confortable"

Les athlètes surpris sont ceux qui n'ont pas participé aux JO de Tokyo en 2021, pour lesquels des lits presque identiques avaient été installés. À l'époque, déjà, les commentaires plus ou moins flatteurs avaient été nombreux. "Les lits en carton du village olympique je les ai déjà connus à Tokyo et ça va, c'est confortable", disait d'ailleurs le nageur français Léon Marchand au micro de RMC Sport en mars dernier. "C’est assez drôle, on en fait une polémique, alors qu’à Tokyo on a déjà dormi sur des lits en carton", abondait Marie Wattel, championne d'Europe en grand bassin.

Au nombre de 26.000 pour l'ensemble des Jeux olympiques et paralympiques, ces lits sont conçus par la société japonaise Airweave, dont les résultats "très appréciés" à Tokyo ont convaincu le comité d'organisation de Paris 2024. Ce choix s'inscrit dans une volonté de réduction des coûts et d'engagement écologique. En principe, tous ces lits doivent être recyclés en produits papier ou plastique.

Des matelas en trois blocs

Par rapport à 2021, le mobilier fourni est annoncé "plus résistant". Autre différence: une partie de la production et le recyclage se passent en France. En fait, Airweave ne fournit que les matelas en fibres de polyéthylène. Le cadre, en carton recyclé, est fabriqué par la société française Smurfit Kappa, géant européen de l'emballage papier.

Tout est arrivé en kit (36 éléments) au village olympique, mais il ne faut qu'une douzaine de minutes pour réaliser l'assemblage. Quand les athlètes débarquent, ils n'ont qu'une chose à faire: choisir leurs blocs de matelas à l'aide d'un logiciel qui scanne leur morphologie. Car ces matelas sont en fait divisés en trois blocs de fermeté différente (une rallonge est aussi disponible pour les très grandes tailles). Par exemple, Airweave recommande une association mixte-ferme-mixte pour les judokas. Il semblerait néanmoins qu'un petit temps d'adaptation soit nécessaire. "J'ai déjà pris un massage pour effacer les dégâts", a ironisé la joueuse australienne de water-polo, Tilly Kearns.

La fable du lit "anti-sexe"

À première vue, ces lits peuvent susciter des inquiétudes sur la solidité. "Ils peuvent supporter plusieurs personnes dessus", a promis Montokuni Takaoka, PDG d'Airweave. Pour le prouver, il avait d'ailleurs sauté à pieds joints sur un lit présenté à la presse. Ce que le gymnaste irlandais Rhys McClenaghan a également fait à son arrivée dans le village olympique parisien. Ce qu'il avait déjà fait à Tokyo, d'ailleurs.

En légende de sa vidéo, Rhys McClenaghan écrit que sa vidéo sert aussi à "démonter" la croyance qui veut que ces lits soient volontairement "anti-sexe". Une idée qui a pris de l'ampleur à Tokyo, où les recommandations sanitaires face au Covid-19 demandaient aux athlètes de réduire au maximum leurs interactions non-indispensables. Reste qu'au village olympique francilien, il est prévu que plus de 200.000 préservatifs soient distribués.