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De “Bad” de Michael Jackson à Vanessa Paradis, les airs de ...

De Bad de Michael Jackson à Vanessa Paradis les airs de
Premier 45-tour, premier concert marquant : l’acteur révélé par “Dix pour cent”, qui sort son premier album, a été marqué par la figure et la musique de Vanessa Paradis, et par la variété française écoutée par sa mère.

Premier 45-tour, premier concert marquant : l’acteur révélé par “Dix pour cent”, qui sort son premier album, a été marqué par la figure et la musique de Vanessa Paradis, et par la variété française écoutée par sa mère.

À l’occasion de la sortie de son premier album La Porcelaine de Limoges, le comédien Nicolas Maury, remarqué notamment dans Dix pour cent et réalisateur de Garçon chiffon, revient sur les chansons qui ont bercé son enfance, entre France Gall, Elsa et Vanessa Paradis.

Où avez-vous passé votre enfance et dans quel milieu ?J’ai passé mon enfance en Haute-Vienne, dans la petite ville de Saint-Yrieix-la-Perche, connue pour ses madeleines et son kaolin. Mes parents travaillaient dans l’entreprise familiale Maury Jeanne et Fils (du nom de ma grand-mère), spécialisée dans les transports privés : du taxi au corbillard, en passant par les véhicules sanitaires légers et les ambulances. Toujours très bon élève, j’étais un enfant assez solitaire. J’aimais jouer avec ma sœur aînée et ses copines quand elles me l’autorisaient.

Très tôt, la littérature a pris une place importante dans ma vie. Après le divorce de mes parents, j’avais 11 ans, j’ai découvert le théâtre en cours de français à travers les pièces de Molière. Je m’en suis servi comme refuge pour surmonter le désastre de la séparation. Au lycée, j’aimais aussi faire rire mes copains de classe. C’était une façon d’excuser ma présence, ma voix et mon allure. J’ai passé un bac A3, option théâtre, à Limoges.

Vos parents écoutaient-ils de la musique ?Ma mère avait de nombreux vinyles de variété française. Elle aimait Joe Dassin, Mike Brant et surtout France Gall que j’ai mis très longtemps à m’autoriser à aimer. Elle lui appartenait. Elle avait aussi les disques de chanteuses à la mode dans le milieu des années 1980, comme Mylène Farmer ou Lio.

Lire aussi : France Gall, une figure française

Je me souviens de l’album Bad de Michael Jackson. Thriller m’avait fait peur mais, dans Bad, il y avait quelque chose de sulfureux qui m’attirait tout en me mettant mal à l’aise.

Mon père était plus cinéphile que mélomane. Nous écoutions Kaolin FM, la radio musicale du Limousin, dans le taxi quand je l’accompagnais pendant ses courses. Je ne crois pas qu’il ait été fan d’un chanteur ou d’une chanson en particulier.

Quelle est la chanson préférée de votre enfance ?À 7 ans, j’ai reçu en cadeau de Noël un mange-disque orange et les 45-tours de Joe le taxi, de Vanessa Paradis,et de T’en va pas, d’Elsa. À l’époque, je ne savais pas qu’il y avait au verso du disque une chanson inconnue. J’ai découvert sur la face B Jour de neige d’Elsa comme un trésor qui coïncidait parfaitement avec l’esprit hivernal de Noël. J’en garde un souvenir merveilleux.

Adolescent, vers 13 ans, j’ai eu ma propre chaîne hi-fi dans ma chambre, sur laquelle j’écoutais mes chansons préférées. Si je devais n’en retenir qu’une, ce serait Sunday Mondays, extraite de l’album Vanessa Paradis produit par Lenny Kravitz. Complètement fan de la chanteuse, je lisais toutes ses interviews, j’écoutais les groupes dont Lenny Kravitz s’était inspiré pour la réalisation de l’album. La chanson Sunday Mondays était lumineuse et élégante, empreinte de l’univers musical des Beatles.

“Quand je vais voir Vanessa Paradis, j’ai l’impression de me retrouver dans une zone immédiate et familière et en même temps dans un conte féerique qui me rappelle mon enfance.”

Quel est le premier concert auquel vous avez assisté ?Je me souviens très bien d’un concert en co-plateau du groupe Pacifique et d’Herbert Léonard dans une foire aux bestiaux près de Saint-Yrieix-la-Perche. Même tout jeune, je devais avoir 7 ans, je me suis rendu compte que c’était un peu ringard.

Mais le premier concert qui m’a vraiment marqué, c’est le Natural High Tour de Vanessa Paradis, que j’ai vu au palais des sports de Limoges. Elle n’était pas très appréciée, et j’avais eu beaucoup de mal à trouver, dans ma famille, quelqu’un pour m’y accompagner. C’est ma cousine Carole qui a finalement été de corvée.

Pour moi, Vanessa était une déesse. Je me souviens de l’entrée sur scène de ses musiciens dans une ambiance enfumée de club de jazz américain. Elle, elle apparaissait dans l’ombre, comme un mirage. Ce soir-là, elle avait blessé quelqu’un en lançant son tambourin dans la foule. Évidemment, cela avait fait un petit scandale. À l’époque, on ne lui pardonnait rien.

Encore aujourd’hui, quand je vais la voir sur scène, j’ai l’impression de me retrouver dans une zone immédiate et familière et en même temps dans un conte féerique qui me rappelle mon enfance.

Lire aussi : Théâtre : Vanessa Paradis lumineuse dans “Maman”, la comédie de Samuel Benchetrit 2 minutes à lire

Avez-vous appris la musique étant enfant ?Vers l’âge de 9 ans, j’ai voulu faire du violon. Mes parents m’ont inscrit à l’école de musique de Saint-Yrieix-la-Perche où j’ai pris des cours d’instrument et de solfège. Malheureusement, je suis tombé sur une professeure terrible, qui m’a traumatisé. J’étais terrifié chaque fois que j’entrais dans la salle de cours, dont l’odeur forte de la colophane reste très présente dans ma mémoire olfactive. J’ai arrêté au bout d’un an. Des années plus tard, ma professeure de chant me dira qu’un enfant qui se tourne directement vers le violon est forcément un enfant musicien. Je pense que, sans cette expérience atroce, la musique aurait pu avoir une place très importante dans ma vie.

Au lycée, j’ai pris des cours de théâtre et dès l’âge de 16 ans j’ai obtenu un rôle dans un George Dandin d’une compagnie de Limoges. J’ai vite compris que, si je restais dans le Limousin, j’allais devenir la petite star de la région. Voyant plus grand, j’ai passé le concours pour rentrer au conservatoire d’art dramatique de Bordeaux. Reconnu pour être une des meilleures écoles pour préparer l’entrée au Conservatoire national de Paris, j’y ai passé deux années où l’enseignement très complet m’a permis de prendre des cours de comédie, mais aussi de chant et de danse. J’ai finalement intégré le conservatoire d’art dramatique de Paris à l’âge de 20 ans.

Nicolas Maury : « Je pense que, sans cette expérience atroce [avec ma première professeure de violon], la musique aurait pu avoir une place très importante dans ma vie. »

Nicolas Maury : « Je pense que, sans cette expérience atroce [avec ma première professeure de violon], la musique aurait pu avoir une place très importante dans ma vie. »

Photo Jérôme Bonnet pour Télérama

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