Accusé d’agression sexuelle, Valéry Giscard d’Estaing juge la plainte « grotesque »
« C’était grotesque, et le grotesque ne me blesse pas ». L’ancien président français, Valéry Giscard d’Estaing a réagi à la plainte déposée à son encontre par la journaliste allemande, Ann-Kathrin Stracke, au micro de « RTL » hier. La journaliste de 37 ans accuse l’ancien chef d’État d’agression sexuelle. « C’est manifestement quelqu’un qui cherche à se donner un rôle, une importance qu’elle n’a pas et qui j’espère va lui être retirée », a déclaré Valéry Giscard d’Estaing. « C’est une allusion à un événement qui se serait produit il y a deux ans, qui aurait été un geste dont personne n’a gardé le souvenir », a ajouté l’ex-président de 94 ans.
« J'ai décidé de raconter mon histoire parce que je pense que les gens doivent savoir qu'un ancien président français a harcelé sexuellement une journaliste, en l'occurrence moi, après une interview », a déclaré Ann-Kathrin Stracke à l’AFP, lors de l’annonce de l’ouverture d’une enquête par le Parquet de Paris, le 12 mai dernier. La journaliste a indiqué qu’elle souhaitait ouvrir « un débat de société sur le harcèlement sexuel et [apporter] plus de courage pour s’exprimer et nommer les choses ». Sa plainte, remise au Parquet de Paris le 10 mars dernier, a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). « Je suis heureuse d’apprendre que le ministère public a enregistré ma plainte pénale et décidé d’ouvrir une enquête. Je suis, bien entendu, à la disposition de la Justice française dans le cadre de cette enquête », a fait savoir la journaliste.
Des attouchements en 2018Journaliste pour la chaîne de télévision allemande WDR, Ann-Kathrin Stracke aurait été agressée sexuellement à l’issue de son entretien avec l’ancien président français, Valéry Giscard d’Estaing, le 18 décembre 2018. L’ancien chef d’État aurait profité d’une séance photo pour toucher les fesses de la journaliste, et ce à plusieurs reprises, a-t-elle raconté. « J’ai eu l’impression qu’il insistait », a indiqué Ann-Kathrin Stracke dans son dépôt de plainte. « Très surprise et désapprouvant ces atteintes qui m’ont mise extrêmement mal à l’aise, j’ai tenté de repousser la main de M. Giscard d’Estaing, sans toutefois y parvenir », a-t-elle expliqué. Ces attouchements supposés auraient été suivi d’un baiser sur la joue. Valéry Giscard d’Estaing aurait murmuré « Träumen Sie süss » (« Faites de beaux rêves ») à l’oreille de la journaliste, avant de quitter les lieux.
« Il n’a aucun souvenir de sa rencontre avec elle », a défendu Olivier Revol, directeur de cabinet de Valéry Giscard d’Estaing, le 6 mai dernier. « Si ce qui lui est reproché est vrai, il en serait bien sûr navré, mais il ne se souvient de rien », a-t-il ajouté. L’avocat de l’ancien chef d’État a indiqué que son client avait été « très affecté et blessé par l’accusation » d’Ann-Kathrin Stracke, lors de l’ouverture de l’ enquête par le Parquet de Paris. L’enquête est toujours en cours.