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Opioïdes : le tramadol et la codéine seront prescrits sur ...

Opioïdes  le tramadol et la codéine seront prescrits sur
Dès le 1er décembre, le tramadol et la codéine seront désormais prescrits sur des ordonnances impossibles à falsifier, et la durée de la prescription sera limitée à 12 semaines. Une réglementation qui vise à éviter les abus.

Prévention

Dès le 1er décembre, le tramadol et la codéine seront désormais prescrits sur des ordonnances impossibles à falsifier, et la durée de la prescription sera limitée à 12 semaines. Une réglementation qui vise à éviter les abus.

Une ordonnance infalsifiable. Les autorités sanitaires annoncent jeudi 26 septembre de nouvelles mesures pour limiter les risques liés au tramadol et la codéine, médicaments opioïdes qui continuent de faire l’objet d’abus en France. Dès le 1er décembre, il faudra présenter au pharmacien une ordonnance infalsifiable. La durée maximale de prescription de la codéine sera également réduite à 12 semaines. Au-delà, une nouvelle ordonnance sera nécessaire. «Ce sont de très bons médicaments pour soulager la douleur, mais compte tenu des risques potentiels qu’ils présentent il est important de renforcer leur bon usage», résume Philippe Vella, directeur médical à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Le tramadol est le principal traitement de la famille des opioïdes. Ces derniers sont généralement utilisés comme antidouleurs, mais présentent un risque élevé de dépendance avec d’importants risques pour la santé. La codéine est aussi un médicament opioïde utilisé pour soulager la toux et la douleur légère ou modérée, qui peut créer une dépendance lorsqu’elle est utilisée à fortes doses et sur une longue durée. «Il faut restreindre au maximum l’usage de ces médicaments puissamment addictifs», renchérit Philippe Besset, président de la FSPF, principal syndicat de pharmaciens.

Pour réduire les risques d’abus, les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine, seuls ou en association à d’autres substances (paracétamol, ibuprofène…) seront dispensés uniquement sur présentation d’une ordonnance sécurisée à partir du 1er décembre, précise l’ANSM jeudi. Les prescriptions établies avant le 1er décembre demeureront valables jusqu’à leur terme. «En 2022, sur environ 2 600 ordonnances falsifiées, 457 concernaient le tramadol, 416 la codéine pour ses spécialités antitussives et 293 pour des indications contre la douleur», précise Philippe Vella.

Ce type d’ordonnance doit remplir des critères visant à la rendre infalsifiable : mention d’informations obligatoires pré-imprimées en bleu permettant d’identifier le prescripteur, apparition d’un filigrane représentant un caducée, présence de carrés en microlettres, grammage minimum fixé à 77 g /m²… Le dosage, la posologie et la durée du traitement devront être rédigés en toutes lettres.

Prévention

«Dans le bon sens»

Certains types de médicaments sont déjà soumis à ce type d’ordonnances : des opioïdes (comme la morphine), des psychotropes (certains antidépresseurs et antipsychotiques) ou des stupéfiants. Pour Philippe Besset, cette mesure va «dans le bon sens», même si «on va utiliser un moyen de vérification périmé puisqu’on devrait déjà être passé dans la nouvelle ère de l’ordonnance numérique, qui éviterait tout problème de falsification». Mais «il y a un vrai retard sur ce sujet», regrette-t-il. L’agence du médicament tente déjà depuis des années de contrôler les risques autour de ces médicaments qui ont notamment provoqué une crise sanitaire massive aux Etats-Unis. Ils y ont été prescrits et consommés de manière largement incontrôlée, en particulier le fentanyl.

En France, la situation est sans commune mesure, mais nombre de professionnels de santé s’inquiètent d’une augmentation des cas d’usage détourné des opioïdes. La réglementation a déjà été renforcée à ce sujet, et depuis 2017, tous les médicaments contenant de la codéine sont soumis à une prescription médicale. En 2020, la durée maximale de prescription des médicaments contenant du tramadol a également été réduite à 12 semaines.

L’ANSM a aussi demandé aux industriels la mise sur le marché de boîtes de tramadol contenant moins de comprimés, adaptées aux traitements de courte durée. Malgré ces efforts, différentes enquêtes ont montré la persistance des cas d’abus, de surdosages où de dépendance, d’où la nécessité de nouvelles mesures. En 2022, l’abus de tramadol a conduit en France à 14 décès, l’abus de la codéine a entraîné 6 décès la même année. L’ANSM réfléchit désormais à la manière de mieux informer les patients des risques liés à ces médicaments. Elle envisage par exemple de demander aux laboratoires d’apposer des mentions d’alerte sur les boîtes contenant du tramadol ou de la codéine.

Quelque 10 millions de Français ont reçu au moins une prescription d’opioïdes antalgiques en 2015, selon le dernier état des lieux dressé par l’ANSM en 2019. C’est beaucoup, mais les chiffres sont en baisse : «L’an dernier, le nombre de comprimés de tramadol prescrit a diminué de 6 % par rapport à 2022 : on en prescrit moins, il faut maintenant les utiliser mieux», plaide Philippe Vella.

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