CARTE. Pesticides : votre commune fait-elle partie des plus ...

Une plateforme interactive appelée "Tous exposés" vient de voir le jour. Différentes associations environnementales se sont alliées pour ce projet qui vise à "informer, sensibiliser et mobiliser face à l'exposition aux pesticides".

Sommes-nous "tous exposés", comme l'affirme, dès son intitulé, un site d'information sur les pesticides,avec des liens directs vers des études et des dossiers d'actualités ? Si le risque lié à l'exposition aux pesticides est mal connu, l'exploitation des données permet de se faire une idée de la quantité de produits qui circulent dans l'air, et dans l'eau, de votre lieu de vie.

Une carte interactive mise au point par l'association Solagro permet à chacun de vérifier le niveau d'exposition de votre commune en pesticide en utilisant un moteur de recherche. Une autre carte propose de faire l'état des lieux des ventes de pesticides dans votre secteur, ou encore de la part d'exploitations ayant fait le choix de l'agriculture biologique.

En Normandie, lles communes concernées correspondent, sans surprise, à la plaine de Caen et aux régions de grandes cultures, à l'est, qui sont particulièrement concernées par l'usage de pesticides.

Les quatre associations, "Générations Futures", "Secrets Toxiques", "Noé" et "On est Prêt", se sont alliées à des acteurs économiques de la filière bio comme "La Maison de la Bio", ainsi qu'à des mutuelles pour lancer cette plateforme qui "rend compte de la contamination aux pesticides chimiques dans les champs, l'eau, l'alimentation, les terres et l'air".

Magali Payen du mouvement "On est prêt" détaille le dispositif : "Vous avez deux cartes interactives qui vous permettent de visualiser selon votre code postal l'exposition aux pesticides et le type auquel vous êtes exposé."

Le site compile les données des associations "Générations Futures" et "Solagro"et invite ensuite l'internaute à interpeller le ministre de la Santé : "On propose d'envoyer un email en un clic qui demande à Yannick Neuder d'inscrire dans la loi la non-exposition aux pesticides chimiques parce que c'est la santé de tout le monde qui est en jeu, à commencer par nos agriculteurs", poursuit Magali Payen.

Plus largement, la plateforme invite le ministre de la Santé à "inscrire durablement la non-exposition aux pesticides dans les futures stratégies nationales sur l'alimentation [...] et à inscrire dans la loi un objectif de 12% de consommation de produits issus de l'agriculture biologique en 2030".

Car les ONG insistent, les preuves scientifiques des méfaits des produits chimiques sont connues, comme l'affirme Christophe Barnouin de "La Maison de la Bio", qui défend donc sa filière : "Depuis 30 ans, il existe une alimentation sans pesticides de synthèse et engrais chimiques qui s'appelle l'agriculture et l'alimentation bio, ça représente entre 5% et 6% de l'alimentaire et ça constitue une solution simple pour minimiser notre exposition aux pesticides dans l'alimentation".  

Un horizon ambitieux, puisque la dernière loi d'orientation agricole, définitivement adoptée le 20 février, a enterré aussi bien l'agroécologie que l'interdiction de pesticides sans alternatives viables.