Mondiaux de cyclisme : Tobias Foss crée la surprise et Ellen van Dijk conserve son titre du contre-la-montre
Personne ne l’avait vu venir. Le Norvégien Tobias Foss a créé la sensation en devenant champion du monde du contre-la-montre, dimanche 18 septembre, à Wollongong, en Australie.
Face à l’énormité de l’exploit qu’il était en train d’accomplir, le jeune coureur de 25 ans s’est donné d’énormes claques sur les joues alors qu’il était encore assis dans le « hot seat », réservé au leader provisoire de la course. Lorsque le dernier coureur en lice, le double tenant du titre italien Filippo Ganna a coupé la ligne à une décevante septième place, il s’est levé, abasourdi, pour prendre le chemin du podium qu’il allait partager avec le Suisse Stefan Küng, deuxième, et le Belge Remco Evenepoel, troisième.
????Le Norvégien Tobias Foss devient champion du monde de contre-la-montre ! ????♂Parti avant les favoris, il a su réal… https://t.co/dydATTpjZ7
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« Je vis un rêve. J’aurais signé pour un top 10. Alors, devenir champion du monde… je ne réalise pas, c’est incroyable, irréel », a balbutié le coureur de la Jumbo Visma, sous le choc. « J’ai vraiment tout donné, je ne pouvais pas faire mieux. Je savais que j’avais de bonnes jambes mais de là à gagner… c’est incroyable. Porter le maillot arc-en-ciel pendant un an sera très spécial, je vais tout faire pour faire honneur à ce maillot », a souligné le Norvégien, ancien biathlète.
« Hein ? Foss ? »Personne n’avait vu venir Tobias Foss, et certainement pas Remco Evenepoel qui, lorsqu’un membre de son équipe lui a appris le nom du vainqueur sur la ligne d’arrivée, a ouvert les yeux en grand et s’est exclamé : « Hein ? Foss ? » « J’étais étonné, car mon équipe n’avait jamais mentionné son nom à l’oreillette », a-t-il expliqué à la presse.
Il faut dire que le Norvégien n’a pas beaucoup fait parler de lui depuis qu’il a succédé à Tadej Pogacar au palmarès du Tour de l’avenir en 2019, hormis par une neuvième place au Giro en 2021. Pour le reste, il n’a remporté que trois courses, à chaque fois aux championnats de Norvège, deux fois dans le contre-la-montre et une fois dans la course en ligne.
Mais, dimanche, il a réalisé « la course parfaite », laissant tout le monde derrière lui sur un tracé technique de 34,2 kilomètres dans le centre-ville de la station balnéaire du sud-est de l’Australie. Deuxième, Stefan Küng, a longtemps cru pouvoir remporter l’or. Mais, après être passé en tête aux deux temps intermédiaires, le Suisse, qui collectionne les places d’honneur, s’est affaissé sur la fin de parcours pour se contenter de l’argent, après le bronze il y a deux ans. « Mon sentiment ? Je pourrais pleurer, et pas de joie. Je tourne autour de l’or depuis un moment, mais il y a toujours quelqu’un pour me battre », s’est-il désolé.
Troisième sacre pour Ellen van DijkDe son côté, la Néerlandaise Ellen van Dijk a conservé son titre de championne du monde. C’est le troisième titre mondial dans cette discipline pour l’ancienne patineuse de vitesse, également sacrée en 2013.
Partie en dernière position, elle a devancé l’Australienne Grace Brown de douze secondes et la Suissesse Marlen Reusser de quarante et une secondes.
« Je n’avais jamais imaginé gagner aujourd’hui ! Le parcours ne me convenait pas du tout. Mais j’ai abordé la course avec la bonne mentalité, sans pression, en dosant bien mes efforts. Et j’ai tout donné. C’est génial », a-t-elle réagi à l’arrivée d’une course qui empruntait pour la première fois le même parcours que les hommes.
Sa victoire – la cinquième en six éditions pour les Pays-Bas depuis 2017 – consacre une nouvelle fois la domination des Néerlandaises dans le cyclisme féminin. Et ce malgré la contre-performance de la championne olympique Annemiek van Vleuten, qui termine seulement septième à une minute et quarante-trois secondes de sa compatriote.
Le Monde avec AFP