Mondiaux de cyclisme. Qui est Tobias Foss, vainqueur surprise du contre-la-montre en Australie ?

« Hein ? Foss ? » Remco Evenepoel a mis longtemps à réaliser et n’a pu masquer sa stupéfaction devant le tableau d’affichage. Le prodige belge (22 ans) venait de comprendre qu’il avait été battu par le Norvégien sur le contre-la-montre des Mondiaux de cyclisme. « J’étais surpris car mon équipe n’avait jamais mentionné son nom à l’oreillette », a-t-il précisé à l’issue de la course.

Il faut dire que, s’il est un spécialiste de l’exercice, Tobias Foss (25 ans) n’était pas franchement le premier nom cité pour succéder à Filippo Ganna. Car pour être sacré, il fallait faire mieux que l’Italien, Tadej Pogacar, Remco Evenepoel, Stefan Bissegger, Stefan Küng ou encore Yves Lampaert. Mission réussie. « Je vis un rêve, s’est enthousiasmé le coureur de Jumbo-Visma après la course. J’aurais signé pour un top 10. Alors devenir champion du monde… Je ne réalise pas, c’est incroyable, irréel. »

Ancien biathlète

Comme son coéquipier Primoz Roglic et de nombreux Norvégiens, Foss a chaussé les skis plus jeune, et a débuté par le biathlon. Mais, s’il profitait de son endurance et de sa puissance pour performer, son manque de précision avec la carabine lui faisait défaut. « Si je n’avais pas tiré si mal, peut-être que j’aurais continué à pratiquer le biathlon », avait-il reconnu lors de son entrée dans le peloton. Sa passion des sports d’hiver n’a jamais disparu. Pendant la trêve, il allie l’utile à l’agréable en pratiquant le ski de fond. Les efforts et l’intensité requis par cette discipline lui permettent de travailler son cardio.

De quoi entamer de la meilleure des manières la reprise de la saison et régulièrement faire parler ses qualités d’équipier. Et quand les clés du camion lui sont laissées, il sait en faire bon usage. Comme l’an passé, quand il a bouclé le Giro à la neuvième place, terminant troisième du chrono inaugural, à seulement treize secondes de Ganna. Pas vraiment une surprise pour ce coureur talentueux, qui avait succédé à David Gaudu, Egan Bernal et Tadej Pogacar au palmarès du Tour de l’Avenir, en 2019.

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Suffisant pour nourrir de légitimes ambitions. Le double champion de Norvège en titre du contre-la-montre – qui a également remporté la course en ligne l’an passé – ne cache pas travailler pour gagner le Tour de France, qu’il rêve de disputer (il n’a jamais participé à la Vuelta non plus). Son gabarit imposant (1,84 m, 74 kg) joue néanmoins en sa défaveur : il avait été en difficulté lors des étapes de très haute montagne sur le Giro en 2021. Et cette année, il avait craqué dès la première semaine, en concédant près de cinq minutes en haut de l’Etna et 22 au sommet du Blockhaus. Une déception, alors qu’il était le leader de Jumbo-Visma sur les routes transalpines.