"Je suis très content d'avoir refermé cette aventure": Thomas ...
Le confondateur du duo emblématique de la French Touch sort son premier album en solo, Mythologies. Un disque symphonique qui vient accompagner un ballet du chorégraphe Angelin Preljocaj.
Pour son premier album en solo, Thomas Bangalter a décidé de s'essayer à un nouveau genre musical: le classique. L'ex-moitié du duo d'électro emblématique de la French Touch, Daft Punk, séparé depuis 2021, sort ce vendredi son disque symphonique Mythologies.
Très loin de l'univers électro auquel le musicien avait habitué son public, cette composition orchestrale a été pensée pour le ballet éponyme d'Angelin Preljocaj, présenté l'an dernier à l'Opéra de Bordeaux. Une prise de risque assumée pour Thomas Bangalter, qui s'est confié sur ce projet lors d'une apparition rare à visage découvert sur la matinale de France Inter, ce mercredi.
"J'avais eu, avec Daft Punk, l'occasion de travailler avec des orchestres, pour la musique du film 'Tron: L'Héritage' et aussi sur notre dernier album, mais j'avais envie depuis longtemps de me frotter à l'exercice de l'orchestration", assure-t-il.
Et d'ajouter: "J'ai un rapport à la danse et à l'orchestre qui vient de loin parce que ma mère était danseuse. Mon oncle et ma tante aussi. Et quand j'étais petit, j'ai pris des cours de piano avec un prof qui était répétiteur à l'Opéra, ça faisait partie de ma vie."
"Rester un débutant, c'est ce qui me motive"Pour cette collaboration, Angelin Preljocaj a demandé au départ à Thomas Bangalter de réaliser une composition qui entremêle musique classique et électronique, mais l'artiste a fait finalement le choix de se consacrer uniquement au classique.
"J'ai l'impression depuis longtemps de questionner mon rapport à la technologie et sa place dans mon processus créatif. J'avais la volonté de mettre les machines un peu de côté pour expérimenter avec l'orchestre", se justifie le musicien.
L'artiste, qui ne s'était jusqu'alors jamais essayé à la composition pour orchestre, confie avoir accepté ce défi pour "sortir de sa zone de confort" et précise qu'il a longuement travaillé à l'aide de traités d'orchestration pour parfaire sa technique.
"J'aime bien sortir d'une zone de confort et rester un débutant, c'est ce qui me motive. Avec Daft Punk on a fait quatre albums en 28 ans et chaque disque avait un point de départ différent et des techniques différentes. C'était comme rentrer dans un nouveau monde à chaque fois", assure Thomas Bangalter.
"On a joué à Bercy, j'ai rien vu!"Dans son album Mythologies, le musicien explore avec chaque thème un mythe historique ou contemporain tel que le minotaure, le catch, le Covid-19 et la guerre, les Amazones ou encore les gorgones
Un personnage dans lequel s'est fortement retrouvé Thomas Bangalter lors de sa carrière avec Daft Punk: "J'ai l'impression avec ce casque d'avoir eu cette forme de bouclier qui me protégeait de la pétrification de la célébrité du succès ou de l'exposition", confie-t-il.
"J'ai vécu le succès avec beaucoup de distance. Avec ces personnages de robots, c'était comme un marionnettiste, on était très concentré sur le spectacle et finalement on regardait pas vraiment le public. Et puis la visibilité était extrêmement réduite dans les casques, il faisait très chaud. Quand on a joué à Bercy, j'ai rien vu", poursuit-il.
S'il se remémore de nombreux souvenir avec son ancien acolyte, Guy-Manuel de Homem-Christo, Thomas Banglater assure toutefois que l'aventure Daft Punk est bel et bien terminée. "C'est une histoire où il y a eu un début, un milieu et une fin. Je suis très content d'avoir refermé cette aventure, mais c'est avec un grand plaisir que je me retourne et que je regarde ce qu'on a pu faire ensemble", conclut-il.
Carla Loridan