The Weeknd, Steely Dan : découvrez les albums de la semaine du ...

The Weeknd, Hurry Up Tomorrow

Ce sixième album du Canadien The Weeknd serait aussi le dernier qu’il sort sous ce nom. Abel Makkonen Tesfaye, 34 ans, a enfin annoncé qu’il reprendra son état civil sur son prochain disque. Gare à l’effet Christine & the Queens, que l’on a fini par perdre à cause de ses incessants changements de pseudonymes...

The Weeknd est présenté partout comme l’homme de tous les records. Sa campagne de lancement est un rêve de comptable : on n’y évoque que des chiffres astronomiques : 122 milliards de streams dans le monde dont 3,5 en France. La musique est-elle devenue une discipline olympique ? Manière de s’assurer un grand nombre d’écoutes, le musicien a rempli son album comme un œuf : 22 titres, soit 1h25 de son. Difficile de tenir la distance, y compris lorsqu’on est un surdoué de sa trempe.

L’album, très années 1980 est certes serti de quelques fulgurances. Mais le trop-plein d’idées finit par lasser. Tout comme la fixation Michael Jackson époque Thriller qui affleure sur plusieurs morceaux. The Weeknd est un excellent chanteur, sa voix aiguë fait des merveilles, sa maîtrise de l’idiome R&B est totale mais cela sent un peu le réchauffé. Quelques titres comme Open Hearts (collaboration avec Justice) et ses allures de tube sont tout simplement irrésistibles. La présence de Lana del Rey sur le 19e titre (pour ceux qui tiendront jusque-là) est une exquise surprise, qui arrive un peu tard. Le pape de l’electro Giorgio Moroder passe aussi une tête dans cette auberge espagnole fortement teintée d’electro. Le compagnonnage avec Daft Punk a laissé des traces.

Steely Dan, Katy Lied

Il fut un temps où écouter Steely Dan faisait de vous l’ennemi public numéro 1. Les vagues punk et new wave avaient rangé Donald Fagen et Walter Becker au rayon des has been. Pensez donc, ils aimaient le jazz et ne recrutaient que des virtuoses sur leurs disques. En plus, comble du snobisme, ils ne donnaient pas de concerts... Tout juste bons à fournir des jingles à la radio !

À l’heure de sa reformation, au milieu des années 1990, et après une interruption d’une quinzaine d’années, ils étaient subitement devenus culte. Et en 2025, il est carrément tendance de les écouter. Les défauts qu’on leur trouvait hier sont devenus des qualités. D’autant plus que Daft Punk, sur Random Access Memories, a rendu hommage au travail des musiciens de studio californiens qui travaillaient à tour de bras sur les albums du duo.

Katy Lied, originalement sorti en 1975, célèbre ses 50 ans. S’il n’est pas forcément le plus saillant de leurs albums (Aja et Gaucho sont le plus souvent cités), il convoque tout ce qui fait le sel de cette formation atypique : compositions habiles, textes acerbes, arrangements subtils, prise de son impeccable. Les albums de Steely Dan sonnent si propre que cela en devient obscène. Katy Lied ne fait pas exception.