Suzanne Lindon, ultra moderne désuétude – Libération
Le portrait
Article réservé aux abonnés
C’est l’histoire d’une jeune femme qui n’avait pas envisagé le succès, et encore moins la célébrité, presque une insulte. Une jeune femme qui intimide car on fait l’erreur de consulter son compte Instagram avant de la rencontrer, si bien qu’on voit bien que rien ne lui manque, ni grand frère aimant et aimé, ni maison, ni glycines, ni déguisement de flamenco à 5 ans, ni même d’être une égérie pour Hedi Slimane chez Céline, comme si les réseaux sociaux servaient à exhiber les manques.
Suzanne Lindon déconcerte, car elle revendique une désuétude. Elle ressemble à son prénom qui est aussi celui de l’héroïne d’A nos amours, de Pialat, l’un de ses films fétiche, sorti une quinzaine d’années avant sa naissance, et à son vélo repeint en rose, vintage, qu’elle pose négligemment contre un arbre, son regard faisant office d’antivol. Ou encore au café le Rostand, face au Luxembourg, où elle a écrit un premier film, à 15 ans, et qu’elle choisit comme lieu de rendez-vous. Le Rostand : d’autre…