L'architecte de la victoire de Donald Trump, Susie Wiles, nommée ...
Un premier nom pour former le cabinet du nouveau président et c'est une femme. Donald Trump, qui arrivera officiellement au pouvoir à l'issue de son investiture le 20 janvier prochain, a nommé Susie Wiles — qui a dirigé avec force et discrétion sa campagne présidentielle — à la tête de son cabinet ("chief of staff", en anglais) à la Maison Blanche.
"Susie Wiles vient de m'aider à remporter l'une des plus grandes victoires politique de l'histoire des États-Unis et elle a fait partie intégrante de mes campagnes réussies en 2016 et 2020", a-t-il notamment écrit dans un communiqué publié jeudi 7 novembre.
Âgée de 67 ans, celle qui a largement évité les projecteurs durant la campagne — refusant même de prendre le micro pour s'exprimer lorsque Donald Trump a célébré sa victoire tôt mercredi matin —, est décrite par ce dernier comme "une femme forte, intelligente et innovante, universellement admirée et respectée".
"Susie continuera à travailler sans relâche pour rendre à l'Amérique sa grandeur", poursuit-il dans son communiqué.
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Accepter Gérer mes choix"La jeune fille de glace"
Vétérane de la politique en Floride, Susan Summerall Wiles a débuté sa carrière au bureau de Washington du représentant de New York Jack Kemp dans les années 1970. Elle a par la suite travaillé pour la campagne de Ronald Reagan (40e président des États-Unis, de 1981-1989) et à la Maison Blanche en tant que programmatrice.
Wiles s'est ensuite rendue en Floride, où elle a conseillé deux maires de Jacksonville et travaillé pour la députée Tillie Fowler. Elle a ensuite mené des campagnes électorales dans tout l'État de Floride, où elle a notamment aidé l'homme d'affaires Rick Scott à remporter le poste de gouverneur.
Après avoir brièvement dirigé la campagne présidentielle de 2012 du gouverneur de l'Utah, Jon Huntsman, Susie Wiles a pris la tête de la campagne de Donald Trump en 2016 en Floride, lorsque sa victoire dans l'État l'a aidé à remporter la Maison Blanche.
Deux ans plus tard, elle contribuait à l'élection de Ron DeSantis au poste de gouverneur de Floride avant que ce dernier se brouille avec Donald Trump et mène campagne face à lui dans la primaire républicaine en 2020. À la tête de la campagne de Donald Tump à ladite primaire : Susie Wiles, qui a largement contribué à la victoire de Trump sur le gouverneur de Floride, apportant probablement des informations privilégiées sur Ron DeSantis.
Rejoignant la troisième campagne de Donald Trump, la sexagénaire a servi de "cheffe de cabinet de facto" au cours des trois dernières années pour mener à bien la campagne de réélection du candidat républicain, et l'a aidé à travailler avec des avocats sur ses diverses affaires pénales et civiles.
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"La jeune fille de glace. Nous l'appelons la jeune fille de glace", avait déclaré Donald Trump dans son discours de victoire à Palm Beach, en Floride, saluant une Susie Wiles qui "aime rester en retrait".
Dans un portrait, Politico la décrit comme une "force plus ressentie que vue", lui attribuant le mérite d'être la raison pour laquelle la dernière campagne de l'ancien président a été "plus professionnelle que ses précédentes campagnes conflictuelles et improvisées".
Contrôler les pires pulsions de Trump
Se décrivant elle-même comme une personne modérée, Susie Wiles a également été reconnue – par les alliés et les adversaires de Donald Trump – comme la personne qui lui a donné la discipline et la concentration nécessaires pour réussir politiquement. Elle est connue pour entretenir de bonnes relations avec les journalistes et possède une grande connaissance de tous les aspects de la gestion d'une campagne.
Mais certains l'ont également décrite comme une complice des ambitions dictatoriales de Trump. "Susie Wiles est un être humain bien trop intelligent et une opératrice politique bien trop sophistiquée pour ne pas comprendre", a déclaré à Politico Fernand Amandi, sondeur démocrate basé à Miami et analyste de MSNBC.
Susie Wiles a réussi à contrôler les pires pulsions de Donald Trump, non pas en le réprimandant ou en lui faisant la morale, mais en gagnant son respect et en lui montrant qu'il valait mieux suivre ses conseils plutôt que de les bafouer. À un moment donné, vers la fin de la campagne, lorsque le candidat républicain a prononcé un discours largement critiqué en Pennsylvanie, dans lequel il s'est écarté de ses arguments et a laissé entendre que cela ne le dérangerait pas que les médias soient abattus, Susie Wiles est sortie pour le regarder en silence, l'œil noir.
Au cours de sa campagne, Donald Trump a souvent fait référence à Susie Wiles, louant publiquement son leadership dans ce qu'il a souvent dit être sa "campagne la mieux menée".
"Elle est incroyable. Incroyable", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement à Milwaukee, plus tôt en novembre.
Durant son premier mandat, Donald Trump a eu pas moins de quatre chefs de cabinet : le président du Comité national républicain Reince Priebus, le général John Kelly, l'ancien représentant de Caroline du Sud Mick Mulvaney et l'ancien représentant de Caroline du Nord Mark Meadows.
L’ancien président était souvent en désaccord avec les personnes qu’il avait nommées. En octobre dernier, John Kelly, général des Marines à la retraite, a notamment qualifié Donald Trump de "fasciste".
Avec AP