Affaire « Stormy Daniels » : à son procès, Donald Trump dénonce ...
Le procès de Donald Trump s’est ouvert à New York ce lundi après-midi 15 avril 2024. En arrivant au tribunal, l’ancien président des États-Unis a dénoncé une « attaque contre l’Amérique », rapporte l’Agence France Presse (AFP). Il comparait à un procès pénal pour une affaire de paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star du X Stormy Daniels juste avant la présidentielle de 2016, qu’il avait remporté.
« Rien de tel ne s’est jamais produit auparavant », a déclaré l’ancien président américain et candidat à la présidentielle de novembre, dénonçant une nouvelle fois une « persécution politique » orchestrée selon lui par son successeur démocrate Joe Biden. Donald Trump est le premier ancien président de l’histoire du pays à être jugé pénalement au tribunal.
Il est ensuite entré dans la salle du tribunal derrière un de ses avocats, où il s’est assis, une expression de profonde gravité sur le visage, engageant un intense conciliabule avec son conseil sans prêter attention au procureur Alvin Bragg.
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Pas d’inéligibilité
Un peu plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, il risque, en théorie, une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas d’être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d’une revanche contre Joe Biden, mais placerait la campagne présidentielle 2024 dans une situation totalement inédite.
L’ouverture du procès a déjà été reportée du 25 mars à aujourd’hui. « Les enjeux sont très élevés, parce que Trump et ses avocats ont réussi jusqu’à présent à ralentir les (autres) procès » sur des accusations de tentatives illégales d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020 et sa gestion de documents classifiés, souligne à l’AFP Carl Tobias, professeur de droit de l’université de Richmond. Et le dossier Stormy Daniels, qualifié de fragile par des experts, « pourrait être le seul jugé avant les élections », ajoute-t-il. Jusqu’aux derniers jours, les avocats ont vainement multiplié les recours pour retarder l’échéance. Samedi soir, en meeting en Pennsylvanie (nord-est), il a assuré qu’il témoignerait au procès.
Sélection des jurés
Ce lundi est prévue la sélection des douze jurés qui auront la charge de déclarer à l’unanimité Donald Trump « coupable » ou « non coupable », un processus qui pourrait prendre plusieurs jours. Au moins une centaine de résidents de Manhattan seront réunis dans la salle d’audience, où ils devront répondre à un long questionnaire sur leurs affiliations politiques, et leurs sympathies ou non pour Donald Trump.
Le milliardaire est inculpé pour 34 falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », des paiements survenus dans la toute dernière ligne droite de la présidentielle de 2016 pour acheter le silence de Stormy Daniels.
Contre 130 000 dollars, cette dernière avait accepté de se taire sur une relation sexuelle avec le milliardaire républicain dix ans plus tôt, alors qu’il était déjà marié avec Melania Trump. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense entend démontrer que les paiements relevaient de la sphère privée.
L’avocat de Donald Trump déjà condamné
Mais l’accusation, menée par le procureur élu sous l’étiquette démocrate, veut démontrer qu’il y a bien eu des manœuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant la présidentielle, remportée de justesse par le républicain contre Hillary Clinton.
L’un des enjeux du procès sera de déterminer ce que Donald Trump savait de ces paiements quand ils ont eu lieu.
Son ancien avocat personnel, Michael Cohen, qui avait versé l’argent à Stormy Daniels – à la demande de son patron, assure-t-il – et a déjà été condamné devant la justice fédérale pour cette affaire, sera l’un des témoins clé de l’accusation.