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Silicon Valley Bank : cinq choses à savoir sur la faillite qui secoue ...

Silicon Valley Bank  cinq choses à savoir sur la faillite qui secoue
Depuis que la seizième plus grosse banque américaine a été fermée par les autorités, rien ne va plus sur les marchés. Une crise financière se dessine-t-elle ? «Libé» fait le point.

Décryptage

Depuis que la seizième plus grosse banque américaine a été fermée par les autorités, rien ne va plus sur les marchés. Les investisseurs angoissent, les banques pataugent et les politiques tentent de rassurer les populations. Une crise financière se dessine-t-elle ? «Libé» fait le point.

L’effondrement a été brutal. Pas plus tard que mardi dernier, comme le rappelle Business Insider, le PDG de la Silicon Valley Bank (SVB) Greg Becker livrait, dans l’intimité feutrée d’une conférence d’investisseurs, ses trucs et astuces pour se détendre. Des conseils qui ont dû lui être utiles puisque quelques jours plus tard sa banque a été fermée par les autorités américaines. Cette faillite a provoqué une belle pagaille sur les marchés boursiers ainsi qu’au sein du secteur bancaire. Que s’est-il passé ? Que font les Etats-Unis pour calmer les marchés ? Que risque la France ? Libé décortique la situation.

48 heures pour mourir : que s’est-il passé avec la Silicon Valley Bank ?

Dès mercredi, SVB a fait frissonner les investisseurs. Sans crier gare, la banque, seizième des Etats-Unis de par la taille de ses actifs, annonce vouloir lever rapidement du capital. Pour 2,25 milliards de dollars en tout. Rien que ça. Mieux : l’établissement, basé à Santa Clara en Californie, révèle avoir vendu 21 milliards de dollars de titres financiers afin d’obtenir de la trésorerie immédiate, perdant au passage 1,8 milliard de dollars. Pendant deux jours d’affilée, l’action de la société plonge de 60 % jusqu’à ce que la cotation du titre soit finalement suspendue vendredi. Et que les autorités américaines prennent le même jour le contrôle de SVB… pour mieux la fermer.

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Mais comment en est-on arrivé là ? Selon Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste interviewée par Libération vendredi, la politique monétaire des banques centrales amenant une hausse des taux d’intérêt est à pointer du doigt. «Cette politique vise à lutter contre l’inflation dans un contexte de guerre en Ukraine mais elle n’est pas du tout conduite en prenant en compte la stabilité financière», résume-t-elle. Autre facteur de difficulté pour l’établissement : sa spécialisation dans la tech, actuellement en crise. Par ricochet, SVB a souffert des difficultés d’approvisionnement du secteur notamment en semi-conducteurs, du faible appétit des investisseurs pour les valeurs technologiques et des tensions géopolitiques.

Pourquoi parle-t-on d’un «risque de contagion» ?

Tout le secteur bancaire retient son souffle. Et quelques-uns flanchent. Rien que dimanche, la Signature Bank, autre établissement financier américain, a été fermée par les autorités. Tandis que Wall Street ouvre ce lundi à la baisse, plusieurs banques régionales sont en chute libre. L’établissement californien First Republic est aux abois et tombe de 73,02 %. La banque de San Francisco a perdu plus des trois quarts de sa capitalisation boursière depuis mercredi. La Californienne PacWest (-54,74 %), Western Alliance en Arizona (-82,47 %) ou Zions Bancorporation (-31,60 %) de Salt Lake City (Utah) figurent aussi parmi les sociétés en souffrance.

Certains experts redoutent ainsi un effet de contagion qui pourrait se répandre outre-Atlantique. Car les banques européennes frémissent également ce lundi. La BNP Paribas chute de 6,06 %, Santander de 7,37 %, ING de 8,30 % et Commerzbank de 12,02 %. Record historique de baisse avec le Crédit Suisse – déjà fragilisé par une série de scandales – dont l’action perd plus de 14 %.

Concrètement, que risque-t-on ?

Première victime : l’innovation. La Silicon Valley Bank s’auto-décrit comme la partenaire de la moitié des start-up américaines financées par capital-risque – une forme d’investissement soutenant de jeunes boîtes à haut potentiel de croissance (et de faillite). Déjà dans la panade, le secteur pourrait donc rencontrer davantage de difficultés pour débloquer des financements et lancer de nouvelles affaires. D’autant plus que, du fait de la conjoncture, des fonds de capital-investissement ont parfois retiré l’argent de leurs comptes de la SVB, précipitant l’établissement vers sa perte.

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Scénario plus noir avancé par Jézabel Couppey-Soubeyran : la possibilité d’une crise financière globale. Face aux difficultés traversées par le secteur bancaire mondial, l’économiste relève la «mise en place d’un cercle vicieux» similaire à celui de la crise de 2007-2008. Petite ironie de l’histoire : Joseph Gentile, le directeur administratif de la Silicon Valley Bank avait été jusqu’en 2007 l’un des hauts dirigeants de Lehman Brothers, la banque américaine dont la faillite spectaculaire en 2008 avait précipité la crise économique mondiale.

Que font les Etats-Unis pour calmer le jeu ?

Grande déclaration sur grande déclaration. Pour couper court au vent d’inquiétude balayant la finance, les Etats-Unis ont dès dimanche promis de garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la Signature Bank et de SVB. Pour rappel : fin 2022, cette dernière comptait 209 milliards de dollars d’actifs et environ 175,4 milliards de dépôts. La Réserve fédérale (Fed) – la banque centrale américaine – s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.

«Les Américains peuvent se rassurer, le système bancaire est solide», a de son côté martelé Joe Biden ce lundi. Le Président des Etats-Unis a de nouveau promis que tous les clients auront «accès à leur argent dès aujourd’hui», tout en certifiant que l’argent des contribuables américains ne sera pas utilisé pour éponger les pertes de faillites bancaires comme celle de SVB. Enfin, et afin d’éviter que le scénario de 2008 se répète, il a appelé le Congrès à «renforcer» la régulation du secteur bancaire… Tout comme un certain Barack Obama après la crise des subprimes.

Et en France, on en est où ?

En France, un mot d’ordre : rassurer. Face à la crainte d’une panique bancaire, mouvement par lequel des clients retirent en masse leurs économies de leur compte, les prises de parole se veulent apaisantes. «Je ne vois pas de risque de contagion» en France, a affirmé ce lundi matin Bruno Le Maire sur France Info, évoquant même des banques françaises «solides». Appelant les investisseurs à se calmer et à «regarder la réalité», il a assuré plus tard dans la journée que «le système bancaire français n’est pas exposé à la SVB. Il n’y a pas de liens entre les différentes situations» aux Etats-Unis et en Europe. Même discours du côté de la Banque de France qui assure que les banques françaises «ne sont pas exposées» aux déboires de la SVB. Des irréductibles gauloises, en somme.

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