Faillite de la banque américaine SVB : faut-il craindre une crise ...
SVB, trois lettres qui font frémir l’économie mondiale. La fermeture de la banque californienne est la plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis la crise financière de 2008. Deux autres établissements américains ont déjà fermé à leur tour. Mais le mouvement va-t-il traverser l’Atlantique ? Ce lundi après-midi, la faillite a eu des répercussions sur le cours des actions d'autres banques régionales américaines. Par exemple, First Republic Bank, une banque californienne, 14e établissement des États-Unis avec plus de 200 milliards de dollars d'encours, a vu ses actions chuter de plus de 60%.
Une situation différente de 2008Les experts scrutent désormais un possible effet sur des plus grandes banques, nationales, et donc le fameux effet domino. "Le seul problème, c'est qu'on ne sait pas tout pour l'instant. Je pense qu'il faut être honnête, on ne sait pas quelles sont les ramifications de cette banque avec d'autres banques américaines. Si de grands établissements américains sont concernés, alors là, il y a effectivement un danger", souligne l'économiste Marc Touati.
En revanche, les observateurs sont unanimes : la situation est très différente de celle en 2008. Aujourd’hui, le cas de Silicon Valley Bank est circonscrit aux États-Unis et au secteur des nouvelles technologies. "La bourse réagit parce qu’elle comprend que c’est la fin de la bulle du numérique", explique l’économiste. "Mais il y a quand même une bonne nouvelle : nous ne sommes pas face à Lehman Brothers qui était la banque d’affaires du monde entier. Quasiment toutes les banques du monde y étaient liées", ajoute-t-il.
Crédit Suisse, le sujet d’inquiétude en EuropeCela n’a pas empêché les marchés de s’affoler ce lundi. En Europe, les bourses clôturent toutes en baisse et les valeurs bancaires sont les plus touchées. BNP Paribas et Société Générale ont vu leur cours plonger de 6%. Mais le principal motif d'inquiétude en Europe n'est pas directement lié à la situation de la SVB. Sur le continent européen, c’est Crédit Suisse, perçu comme le maillon faible de la finance européenne, qui a été le plus chahutée. "C’est un danger beaucoup plus gros. Crédit Suisse aussi a de grandes difficultés et c’est une banque mondiale", alerte Marc Touati. La banque ne serait pas exposée à la Silicon Valley Bank, mais la nervosité des investisseurs pourrait fragiliser un peu plus cet établissement.
En 2022, Crédit Suisse a enregistré une perte de 7,4 milliards d’euros et, ce lundi, le cours de l’action a chuté de 10%.