Jeux paralympiques : le rêve brisé de Sandrine Martinet, médaillée ...
La Française de 41 ans a été battue par la Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek jeudi en finale, malgré un public entièrement acquis à sa cause. Une cinquième médaille paralympique tout de même pour son palmarès XXL.
À l'Arena Champ-de-Mars
La grande dame du parajudo français rêvait sûrement d'une journée encore plus belle. Mais Sandrine Martinet, 41 ans, peut être fière d'avoir décroché la médaille d'argent jeudi à Paris, dans la catégorie des malvoyants B2* (-48 kg). Sa quatrième de ce métal après Athènes, Pékin et Tokyo, et la cinquième médaille paralympique au total pour la licenciée du PSG Judo, sacrée à Rio.
Portée par le public survolté de l'Arena Champ-de-Mars, qui a rugi du plaisir ce jeudi pour le grand retour du judo, la Francilienne n'a pas été en mesure de battre en finale la numéro 1 mondiale, la Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek. Son adversaire a rapidement obtenu un waza-ari avant de conclure l'affaire avec une immobilisation. Plus tôt dans la journée, Martinet avait pourtant expédié l'Allemande Isabell Thal en quarts avant de se sortir d'un bien mauvais pas dans le dernier carré contre la Chinoise Li Liqing.
Sortie de sa retraite pour Paris
Avec le recul, sa présence sur les tatamis de l'Arena Champ-de-Mars jeudi constituait déjà une immense victoire après les échecs de Londres et Tokyo. Dans la capitale anglaise, Sandrine Martinet s'était brisé la malléole en demi-finale et avait dit adieu au podium. Dans la capitale nippone, elle avait été nommée porte-drapeau mais avait été battue en finale. La déception, couplée à des raisons financières, l'avait poussée à mettre un terme à sa carrière, à 38 ans à l'époque. La Française était finalement revenue sur sa décision pour participer une sixième fois aux Jeux, à domicile, devant ses deux enfants.
«Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, confiait-elle au Figaro il y a quelques semaines. Si j'ai décidé de pousser le bouchon trois années de plus, c'est aussi parce que c'était Paris. Des Jeux à la maison, avec ma famille, mes amis dans les gradins et tout le public derrière nous, cela fait envie.» Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a été servie. Les spectateurs ont longtemps crié «Sandrine, Sandrine, Sandrine !» dans ces travées où tonnaient il y a encore quelques semaines les «Teddy, Teddy, Teddy !» et les «Romane, Romane, Romane !». Insuffisant pour porter l'heureuse élue jusqu'à la victoire finale.
Avec cinq breloques paralympiques, trois championnats du monde, un championnat d'Europe et douze championnats de France dans sa besace, Sandrine Martinet peut quitter les tatamis l'esprit tranquille. À moins que, portée par l'énergie irrésistible de Paris, elle ne retente sa chance dans quatre ans à Los Angeles. Elle a prouvé qu'elle en avait encore dans la manche.
* Sandrine Martinet souffre depuis la naissance d'achromatopsie – une maladie rétinienne rare ne lui permettant pas de distinguer les couleurs, la rendant très sensible à la lumière et réduisant fortement son acuité visuelle.