Salon de l'agriculture : Macron appelle à un « plan de sobriété » sur ...
Tapoter le dos des vaches, déguster du « 100 % français » et riposter aux interpellations… Emmanuel Macron a inauguré samedi 25 février l'incontournable Salon de l'agriculture avec une longue déambulation entre les stands destinée à prendre le pouls de la France rurale et du pays, en plein bras de fer sur les retraites.
Emmanuel Macron a commencé sa visite par une table ronde avec des professionnels de la pêche. Il a évoqué les années difficiles pour la filière, avec le Brexit, l'envolée des prix des carburants, et assuré de sa « détermination à trouver des solutions ». Il a annoncé un geste sur l'aide sur les carburants qui sera prolongée jusqu'à octobre, selon le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville, qui participait aux discussions.
Après la sécheresse historique de l'été, la France pourrait de nouveau connaître de nombreuses restrictions d'eau dès le mois de mars, faute de pluie depuis le tournant de l'hiver. Dans les allées du salon, le chef de l'État a appelé à un « plan de sobriété » sur l'eau et veut fixer « un cap » sur les économies d'eau à réaliser « collectivement ». Cela implique « une meilleure irrigation », des « variétés plus résistantes à la sécheresse » et le recyclage d'eaux usées, un domaine dans lequel la France accuse un gros retard par rapport à ses voisins.
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« On sait qu'on sera confronté comme on était l'été dernier à des problèmes de raréfaction (d'eau) : plutôt que de s'organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d'usage, on doit planifier tout ça », a expliqué Emmanuel Macron en appelant à « mieux récolter l'eau de pluie », « avoir moins de fuites dans les réseaux d'eau » et « mieux répartir l'utilisation de l'eau potable selon les usagers », notamment en « continuant de produire et d'investir sur des rétentions collinaires ».
Des agriculteurs inquiets sur leurs revenusAprès avoir admiré l'égérie du salon, la vache salers Ovalie, il s'est attardé auprès des éleveurs, s'inquiétant du maintien de leurs revenus et des conditions d'installation des jeunes. Il a été interrogé sur les accords internationaux et notamment sur le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur.
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« Je veux qu'ils respectent autant que nous l'environnement », a confié le président de la République à ses interlocuteurs qui redoutent le risque d'une concurrence inéquitable. « On est en ruines », lui ont vivement lancé d'autres éleveurs, se plaignant de l'implantation d'antennes-relais de télécoms près de leurs exploitations.À LIRE AUSSI Le Cantal, département le moins pollué de France
« Renforcer la souveraineté » alimentaire de la FranceUn an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix de l'alimentation, et alors qu'une sécheresse chronique s'installe en France, Emmanuel Macron entend insister au cours de cette journée sur la nécessité de « renforcer la souveraineté » alimentaire du pays et de soutenir les agriculteurs face aux défis environnementaux, a indiqué l'Élysée.
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Emmanuel Macron, qui a reçu jeudi et vendredi les professionnels du secteur, posera par ailleurs un « cadre pour une nouvelle approche » sur les produits phytosanitaires, avec notamment un moindre recours aux pesticides, et lancera une réflexion sur l'élevage de demain, intégrant le bien-être animal. Les prix alimentaires, en hausse de 12 % depuis un an à cause de la guerre en Ukraine et de l'envolée des coûts de l'énergie, seront aussi au centre de l'attention porte de Versailles.
Des présidents plus ou moins populaires au Salon de l'agricultureLa présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, réclame pour sa part moins de contraintes environnementales et préconise l'instauration d'un chèque alimentaire pour les plus démunis afin de compenser l'envolée des prix. Rite oblige, l'égérie du 59e salon, la vache Ovalie, de race salers et de robe acajou, aura droit dès l'ouverture à la visite du chef de l'État.
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Si Jacques Chirac, le président dont le nom est le plus associé au salon, se vantait de savoir « tâter le cul des vaches » et voyait dans les salers des « chefs-d'œuvre », Emmanuel Macron se veut moins lyrique sur le sujet. En 2018, il fustigeait même ceux qui se contentent de « tapoter les vaches ».
Sa visite sera néanmoins scrutée de près, le rituel le cédant souvent à l'imprévisible. Il pourrait notamment être interpellé sur l'impopulaire réforme des retraites, qui a donné lieu à des débats houleux à l'Assemblée nationale et sera examinée à partir de mardi prochain au Sénat, et sur la flambée des prix. En 2008, Nicolas Sarkozy, pris de court, avait lancé son célèbre « casse-toi, pauvre con ! » à un visiteur qui refusait de lui serrer la main.