Sabrina Ouazani "rabaissée et humiliée" : ces attaques racistes dont elle a été victime
"Les Folies fermières" tout récemment, "La Graine et le Mulet", "La Source des femmes", "Pattaya", "Demi-soeurs" ou encore les séries "Plan Coeur" et "Validé" : en quelques années, Sabrina Ouazani s’est imposée dans le monde très fermé des actrices françaises qui comptent, que ce soit sur grand écran ou sur plateforme. En 2005 elle a même été nommée au César du meilleur espoir féminin. Un succès mérité, et le résultat d’une détermination sans failles pour la jeune femme de 33 ans qui a longtemps subi critiques, racisme et humiliations.
Le racisme, Sabrina Ouazani l’a connu très tôtEnfant, c’est à Saint-Denis que Sabrina Ouazani a grandi. Et dès son plus jeune âge, la comédienne dit s’être "toujours sentie différente, pas à [sa] place dans la société", comme elle le confiait dans les colonnes de Paris Match. Difficile alors de prendre confiance en soi, surtout lorsque le système scolaire s’emploie à broyer certains rêves, comme Sabrina Ouazani l’a malheureusement vécu : "À l’école, on me répétait que je n’étais pas capable, on me disait que je n’étais pas Française". Comme beaucoup d’autres de sa génération, la jeune femme a longtemps été tiraillée par un sentiment de dualité vis-à-vis de son identité et du rejet des autres. "Je n’étais pas arabe non plus, car je ne pratique pas la langue. On trouvait que je parlais trop fort, que j’avais une voix de garçon. J’étais mal" se souvient-elle encore aujourd’hui.
Finalement, c’est grâce au soutien des siens et surtout aux sages paroles de sa maman que Sabrina Ouazani est parvenue à sortir de sa coquille, et se défaire des paroles malveillantes qui l’ont un temps blessée : "Je devais avoir 12 ans et ma mère m’a prise entre quatre yeux. Elle m’a dit : ‘Sabrina, rien n’est impossible. Travaille sans cesse et souris. C’est la meilleure arme’. Le jour où j’ai compris ça, ma vie a changé." La suite, on la connait : Sabrina Ouazani a très vite choisi d’emprunter le chemin d’actrice, mais sans jamais faire de concessions. "Je n’oublierai jamais d’où je viens. Je ne me trahirai jamais pour ce métier" a-t-elle souvent rappelé. Des valeurs qui lui ont permis d’avancer dans sa carrière, et même d'affronter certaines remarques abjectes...
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L’humiliation qui a marqué Sabrina OuazaniCar dans l’univers cinématographique aussi, Sabrina Ouazani a été confrontée au racisme. C’est en 2004 qu’elle est propulsée sur le devant de la scène dans le film "L’Esquive" d'Abdellatif Kechiche. À cette époque, elle apprend petit à petit à composer avec sa toute nouvelle notoriété et tout ce que cela comporte. Mais elle ne s’attendait pas à la brutalité des évènements qui ont suivi. Il y a quelques mois, alors qu’elle était invitée dans l’émission de Canal+, "En Aparté", Sabrina Ouazani est revenue sur un souvenir particulièrement douloureux, survenu il y a des années en arrière, lorsqu’elle faisait la promotion du film "L’Esquive".
L’adolescente qui ne connaissait encore pas grand-chose aux rouages du star-system a très vite déchanté lorsqu’un journaliste malveillant s’est moqué d’elle sans même tenter de s’en cacher. C’était lors d’une interview, et Sabrina Ouazani n’a rien oublié de ce moment : "Un journaliste m'a demandé quel était le rôle que je rêvais d'interpréter. Et j'ai répondu Juliette, de Roméo et Juliette. Et ce journaliste s'est mis à me rire au nez" a-t-elle confié, poursuivant sur la réponse ahurissante de cet homme : "Vous, faire du théâtre ? Avec votre diction, votre accent de banlieue ?" Des mots qui ont évidemment fragilisée la jeune femme, alors à l’aube de sa carrière : "Ça m'a fait tellement de mal, ça m'a tellement rabaissée, humiliée que je n'ai plus jamais donné cette réponse."
Une fois de plus, Sabrina Ouazani a été confrontée à une forme de racisme ordinaire. Mais elle n’a jamais cessé d’avancer, préférant s’atteler à déconstruire les clichés et mener sa carrière comme elle le souhaite. En 2020, elle avait d’ailleurs pu jouer sur les planches, dans l’adaptation d’Abd Al Malik de la pièce d'Albert Camus, "Les Justes". "Ce qui ma redonné confiance en moi, ça a été la rencontre avec And Al Malik, le fait qu’il m’offre ce rôle de Dora... ça a été un cadeau. Pouvoir jouer au théâtre du Châtelet les mots d’Albert Camus, sous l’oeil bienveillant d’Abd El Malik, c’était un beau challenge, c’était incroyable." Et un beau pied de nez à ceux qui voulaient l’enfermer dans un rôle…
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