Mondial de rugby U20 : "On a réalisé notre histoire", le Grenoblois ...

Marko Gazzotti, sacré champion du monde de rugby des moins de 20 ans avec les Bleuets vendredi, a aussi été élu meilleur joueur de la compétition. Le troisième ligne de Grenoble a fait parler sa puissance et son efficacité tout au long du tournoi.

Feu d'artifice bleu-blanc-rouge. L'équipe de France de rugby des moins de 20 ans a remporté la Coupe du monde en dominant largement l'Irlande (50-14) en finale, vendredi 14 juillet. Son troisième titre d'affilée après 2018 et 2019, avant que la pandémie de Covid n'annule les éditions ultérieures.

"Je pense qu'on a réalisé notre histoire. On s'était dit dès le départ que c'était la nôtre et qu'on allait aller jusqu'au bout. On l'a fait", a réagi après la rencontre le troisième ligne de Grenoble Marko Gazzotti, élu meilleur joueur du tournoi. Après des débuts au FC Aix-les-Bains, le jeune joueur de 18 ans a rejoint le RCS Rumilly pendant une saison avant de poursuivre sa formation au FC Grenoble à partir de 2019.

Le Grenoblois a disputé son premier match en Pro D2 avec son club formateur cette saison avant d'être retenu par l'encadrement de l'équipe de France des moins de 20 ans. Avec cette première victoire en Coupe du monde, il espère montrer le chemin à ses aînés du XV de France.

"Si ça peut inspirer les 'grands' et qu'ils gagnent aussi leur Coupe du monde à eux, ce serait parfait pour le rugby français", a ajouté Marko Gazzotti, à moins de deux mois du Mondial à domicile qui se tiendra du 8 septembre au 28 octobre.

L'autre Grenoblois de la sélection, le talonneur Barnabé Massa, a été expulsé lors de la rencontre face au pays de Galles le 6 juillet pour "plaquage dangereux". Ayant reçu une suspension de trois matches, il n'a pu disputer aucune autre rencontre de la compétition.

Grâce à cette victoire, obtenue au Cap (Afrique du Sud) le jour de la Fête nationale, la France rejoint la Nouvelle-Zélande au palmarès des équipes sacrées trois fois de suite. Ce large succès, obtenu grâce à sept essais, efface également leur deuxième place dans le Tournoi des six nations derrière ces mêmes Irlandais, auteurs d'un Grand Chelem, qui les avaient battus de peu (31-33). C'est dire s'ils ont fait des progrès depuis.

"Nous sommes très heureux parce que les joueurs ont très bien joué. Mais au-dessus de tout, c'est surtout l'esprit qu'ils ont eu tout au long de la compétition : l'humilité, le respect de l'adversaire, la combativité, jouer les uns pour les autres", s'est réjoui leur manager Sébastien Calvet.

Leur parcours démontre par ailleurs la grande valeur de la formation à la française, mais également les bienfaits de la "règle des Jiff" en championnat. Une règle qui oblige, depuis 2010-2011, les clubs français à aligner une moyenne d'au moins 16 jeunes issus des filières de formation par feuille de match en fin de saison.

"Ce titre récompense d'abord tous les clubs amateurs et les bénévoles", a salué dans un communiqué la Fédération française (FFR). Elle évoque les rôles "majeurs" de la Direction technique nationale (DTN) et de la Ligue nationale (LNR), à l'origine de la réforme des Jiff qui "en donnant du temps de jeu à nos jeunes dans ses championnats, (...) leur permet de se préparer au mieux pour le haut niveau".

Comme en demi-finale face à l'Angleterre, les coéquipiers de Lenni Nouchi, capitaine exemplaire, se sont fait cueillir à froid par les Irlandais avant de prendre le match à leur compte, notamment en seconde période, puis de prendre le large.

"C'est tout simplement incroyable, on ne s'attendait pas à faire un match comme ça, a réagi après la rencontre Nouchi. On l'a pris par le bon bout et on n'a pas lâché. Ce sont des émotions qui vont rester à vie dans nos mémoires et dans nos cœurs".

Lors de cette compétition, dont les Bleuets ont remporté tous les matches avec le bonus offensif et qu'ils ont raconté avoir vécu dans une ambiance très bon enfant, voire même potache, certains joueurs sont sortis du lot.

Fils de l'ancien international samoan Henry Tuilagi, le deuxième ligne de Perpignan Posolo Tuilagi, aussi puissant (1,94 m, 149 kg) que mobile, s'est fait un prénom. Quant à la troisième ligne, composée du Montpelliérain Lenni Nouchi, du Rochelais Oscar Jégou et du Grenoblois Gazzotti, elle a fait parler sa puissance et son efficacité, notamment en touche. Des noms à retenir et qui brilleront dans le Top 14 dès la rentrée pour la plupart.