Sur la RTBF, Le Soir, La Tribune de Genève, des premières estimations à prendre avec précaution
PRÉSIDENTIELLE - C’est une expression que l’on entend toujours les jours d’élection, surtout comme lorsqu’au premier tour le site de la RTBF se met à diffuser des premières tendances de résultats dès 18h comme ce fut le cas au premier tour. Pourtant les “sondages sortie des urnes” qui ont longtemps permis de réaliser les estimations données par les médias ne sont plus une réalité.
Cette technique qui consistait à interroger les électeurs juste après qu’ils ont voté n’est plus pratiquée par les instituts de sondages; ils se sont d’ailleurs expressément engagés à ne pas en réaliser en ce dimanche 24 avril, jour de second tour de la présidentielle.
Les chiffres que vous découvrirez à 20 heures sont en réalité des estimations réalisées à partir des premiers bulletins dépouillés dans des centaines de bureaux de vote répartis partout en France.
Pour autant, les instituts de sondages ne restent pas inactifs pendant la première partie de la journée. Plusieurs réalisent des enquêtes dites “jour du vote”. “Tout le dimanche, nous interrogeons un panel de 6000 personnes”, explique le directeur d’un de ces instituts. “Nous les interrogeons pour connaître les motivations du vote ou de l’abstention et pour faire structure sociologique de l’électorat des candidats. Ces résultats sont publiés dans la deuxième partie de la soirée.”
Les premières fuites en milieu d’après-midiMais au fil des heures, les premiers résultats remontent au siège des entreprises. ”Nous commençons à donner ces chiffres à un petit nombre de nos clients en milieu d’après-midi. Mais ils ont une stricte interdiction de les communiquer”, reprend ce sondeur. Contrevenir à cette loi expose chacun à 75.000 euros d’amende.
Si vous voyez passer des chiffres avant le milieu d’après-midi, c’est du grand n’importe quoi. Vers 18h, ça devient sérieux.Le directeur d'un institut de sondages.
Voilà pour la théorie. Car en pratique, ces sondages fuitent rapidement hors de ce petit cadre. Et à partir de là, plus grand monde ne les maîtrise. C’est pourquoi on les retrouve, très souvent sans qu’ils soient sourcés, sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #RadioLondres notamment. Vous les retrouvez aussi en fin d’après-midi sur les sites de médias francophones en Belgique (RTBF, Le Soir, La Libre Belgique...) ou en Suisse (La Tribune de Genève, Le Temps) puisque la législation française n’est pas en vigueur dans ces pays.
“On ne pas se priver de diffuser de l’information si elle est sérieuse”, se délectait d’ailleurs dans Le Parisien Christophe Berti, le rédacteur en chef du journal belge Le Soir durant la journée du premier tour.
Pour autant, quel crédit faut-il leur accorder? “Si vous voyez passer des chiffres avant le milieu d’après-midi, c’est du grand n’importe quoi. Vers 18h, ça devient sérieux. Mais attention, prévient un sondeur, ce n’est qu’un sondage, c’est beaucoup moins fiable que les estimations.” Pour elles, rendez-vous à 20 heures.
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