«Vous aurez des comptes à rendre» : Rima Hassan met en cause la ...

Rima Hassan n’a pas perdu de temps. À peine les commémorations de l’attaque terroriste du 7-Octobre terminées, l’eurodéputée a repris sa croisade propalestinienne, critiquant ceux qui essayent d’avoir une lecture nuancée du conflit au Proche-Orient. Rare dans les médias, la militante franco-syrienne était invitée mardi de BFMTV pour réagir aux sifflets essuyés la veille par Michel Barnier à l’évocation d’Emmanuel Macron, lors d’une cérémonie du Crif en hommage aux victimes du 7-Octobre. Des huées lancées en réaction à l’appel du président de la République à arrêter de livrer à Israël des armes utilisées à Gaza.

En duplex du Parlement européen, Rima Hassan, keffieh sur les épaules, a dès les premières secondes mis en cause l’impartialité de la chaîne d’informations en continu. À la suite des compliments qu’Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne, a adressés ce week-end à BFMTV pour son «travail excellent par rapport à la présentation du conflit des deux côtés», l’Insoumise a repoussé les questions d’Alain Marshall et d’Olivier Truchot. Et préféré mettre en exergue cette citation. «Je dénonce les félicitations d’Olivier Rafowicz, qui est le porte-parole d’une armée génocidaire. Ça dit beaucoup de la ligne éditoriale» du canal 15 de la TNT, a accusé Rima Hassan. Avant de menacer ses interlocuteurs : «Vous aurez tôt ou tard des comptes à rendre en tant que médias.»

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Une sérieuse mise en garde que les deux présentateurs de la chaîne n’ont pas laissée passer. «Vous ne pouvez pas commencer par nous attaquer, on vous invite poliment à répondre à des questions, vous mettez en doute la ligne éditoriale de BFMTV», a répliqué Olivier Truchot. «Je suis libre de mes propos», envoie l’eurodéputée. La réponse de son contradicteur n’a pas tardé : «Je suis aussi libre de dire que ce que vous venez de dire est inacceptable».

«Admettez-le»

Insistant sur les louanges «inédites» d’Olivier Rafowicz, Rima Hassan continue son bras de fer. Peu importe si l’échange est inaudible. «Ses propos n’engagent que lui. Vous mettez en cause le travail d’une rédaction, c’est inacceptable», a enchaîné le journaliste. Si la militante palestinienne a ensuite voulu «fermer la parenthèse», Alain Marshall a repris la main : «C’est trop facile (...) Ça veut dire quoi des comptes à rendre ? Devant qui, devant quoi ?». «Les médias sont censés informer de façon neutre. Vous avez une partie au conflit qui vous félicite... C’est comme si demain le Hamas vous félicitait, c’est très problématique, admettez-le», martèle-t-elle. Une dernière pique qui pousse le duo de journalistes à mettre fin à l’entretien : «On ne vous a pas invitée pour que vous attaquiez BFMTV.»

Aussitôt son duplex stoppé, Rima Hassan a remis une pièce dans la machine. «Les journalistes coupent immédiatement l'interview et je suis censurée dans la critique légitime que je formule», écrit l’Insoumise sur X, regrettant de ne pas avoir pu «s'exprimer sur le reste». Ce qui n’a pas échappé à Olivier Truchot : «Peu importe la vérité, l'objectif était d'obtenir votre petit moment de buzz.» Dans la foulée, la présidente des députés LFI Mathilde Panot a sans surprise soutenu l’élue strasbourgeoise, qui aurait «dénoncé avec talent et fermeté ce soutien honteux». Avant elle aussi de s’en prendre aux figures de la chaîne, soi-disant en «panique». «Ce serait presque drôle s'il n'y avait pas des dizaines de milliers de morts.»

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella a sérieusement condamné l’attitude de sa collègue insoumise. «Dans le pays qui a connu la tuerie de Charlie Hebdo, Rima Hassan menace clairement les journalistes», a raillé l’eurodéputé nationaliste. Le président du RN se dit ulcéré que «l'extrême gauche ait fait élire une véritable porte-parole du Hamas : elle en partage l'idéologie meurtrière et les pratiques d'intimidation.»

Face à la polémique, la société des journalistes de BFMTV a déploré dans un communiqué «la mise en cause du travail de la rédaction». «La chaîne a envoyé de nombreux envoyés spéciaux ou correspondants dans la région, qui font entendre la voix de toutes les parties, civiles ou militaires», peut-on lire. Et de «regretter qu’une phrase prononcée par Olivier Rafowicz ait été sortie de son contexte et instrumentalisée pour prendre à partie BFMTV.»