L'Insoumise Rima Hassan se trouve bloquée au Parlement européen

Nouvellement élue au Parlement européen, Rima Hassan fait déjà parler d'elle. La candidate LFI, devenue députée, a fait l'objet d'un blocage alors que son groupe, The Left, l'avait positionnée pour devenir la troisième vice-présidente de la sous-commission DROI (Droits de l'homme). Les élus européens ne la connaissent pas forcément. Mais François-Xavier Bellamy, lui, n'a rien oublié des tweets de Rima Hassan depuis le 7 octobre. « Après le 7 octobre, elle a déclaré que les actions du Hamas étaient légitimes, ce qui la disqualifie à jamais pour parler de droits de l'homme », estime le député européen Les Républicains (LR).

Quand il apprend, la veille, qu'elle peut devenir vice-présidente de cette sous-commission, il alerte aussitôt les instances dirigeantes du PPE, auquel l'élu LR est rattaché. Le chef du groupe, Manfred Weber, prend conscience du danger.

Ce serait offrir une tribune pro-Hamas à l'une des vice-présidences d'une commission sensible du Parlement européen. En effet, c'est de la sous-commission DROI que l'affaire du Qatargate est partie… Cette sous-commission est un enjeu d'influence pour tous les régimes étrangers qui essaient d'obtenir un brevet d'honorabilité ou qui essaient de dégrader l'image d'un État concurrent. Le groupe Renew est également alerté et fait bloc avec le PPE.

Un report du vote en septembre

Le PPE propose alors à The Left de changer de candidat. En vertu de la règle D'Hondt de répartition des sièges, cette troisième vice-présidence leur revient. La direction de The Left, dont fait partie l'Insoumise Manon Aubry entre autres, ne veut rien entendre et maintient, mardi matin, la candidature de Rima Hassan.

Une représentante du PPE a donc attendu le moment de la séance pour proposer un report du vote en septembre, après les vacances parlementaires. La décision est votée à 17 voix contre 11. « Si après les vacances, The Left ne change pas de candidate, on fera battre Rima Hassan », prévient le PPE.

Rima Hassan a bien compris d'où venait l'attaque et a tancé François-Xavier Bellamy publiquement sur le réseau social X (ex-Twitter) : « La lâcheté qui vous anime ici est la même que celle qui est dans votre regard vide et fuyant quand je vous croise dans les couloirs du Parlement européen. Tremblez. Ce n'est que le début. » Une menace. La liberté d'expression des élus les protège des sanctions, sauf à enfreindre le Code de conduite des députés.