La France dénonce la condamnation à mort du rappeur iranien ...
Le chanteur est emprisonné depuis fin 2022 pour avoir soutenu le mouvement de libération des femmes iraniennes.
La condamnation à mort du rappeur iranien Toomaj Salehi, emprisonné pour son soutien au mouvement de contestation de 2022 en Iran, est «inacceptable», a dénoncé jeudi le ministère français des Affaires étrangères. «La France condamne avec vigueur cette décision qui s'ajoute aux nombreuses autres condamnations à mort et exécutions injustifiables liées aux manifestations de l'automne 2022 en Iran», ajoute le Quai d'Orsay dans une déclaration. Ces condamnations et les «nombreuses autres violations graves et inacceptables des droits et libertés fondamentales commises par les autorités iraniennes, ne peuvent tenir lieu de réponse aux aspirations légitimes de liberté du peuple iranien», ajoute le Quai.
Toomaj Salehi, célèbre rappeur de 33 ans, avait été arrêté en octobre 2022. Il avait soutenu, via ses chansons et sur les réseaux sociaux, le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes. Des artistes étrangers lui avaient alors apporté leur soutien, craignant qu'il ne soit condamné à mort.
Plusieurs centaines de personnes, dont des membres des forces de l'ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées au cours des manifestations qui se sont tenues en octobre et novembre 2022 en Iran, avant de refluer. Neuf personnes ont été exécutées en lien avec ce soulèvement, selon des ONG. L'Iran pratique la peine capitale à grande échelle. Amnesty International a recensé 853 exécutions en 2023, en augmentation de 48% par rapport à 2022 et de 172% par rapport à 2021.