« Qui a déjà touché 800 euros par mois ? Personne » : Rachel Keke interpelle la majorité sur les salaires
17h27 , le 21 juillet 2022
Les passes d’armes entre la majorité et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) s’enchaînent à l’Assemblée nationale . L’examen du projet de loi sur le pouvoir d’achat est particulièrement tendu. Si La France insoumise (LFI) souhaite fixer le Smic à 1 500 euros, le camp d’Emmanuel Macron préfère prolonger et tripler la « prime Macron » . Une stratégie qu’a dénoncée la députée insoumise du Val-de-Marne Rachel Keke . « Qui dans cet hémicycle a déjà touché 800 euros par mois ? Personne ! », a lancé cette ancienne femme de ménage lors de l’une de ses premières prises de paroles dans l’hémicycle.
« Par mois, pas par jour »Qui dans cet hémicycle a déjà touché 800€ par mois ! Par mois, pas par jour ! Personne ! Ils ne connaissent pas la souffrance des métiers essentiels, ils les méprisent et ils refusent l’augmentation du SMIC ! C’est honteux ! pic.twitter.com/EdUuQEJb1h
— Rachel Keke (@KekeRachel) July 21, 2022
Ce jeudi, Rachel Keke a donc prononcé un discours à l’Assemblée. Celle qui a été élue députée dans le Val-de-Marne lors des dernières élections législatives s’est directement adressée à ses collègues : « J'aimerais savoir dans cet hémicycle qui a déjà touché 800 euros ? Qui a déjà touché 900 euros ? 1 000 euros ? Personne ! » Certains dans l’hémicycle n’ont pas hésité à s’agacer et à répondre : « Moi, moi. » Mais la députée LFI n’en a pas cru un mot : « Par mois, pas par jour, je vous dis ! Qui a déjà touché 800 ou 900 euros par mois ? »
Rachel Keke est alors allée plus à l’offensive, accusant ses opposants de ne pas connaître « la souffrance des métiers essentiels » : « Quand on vous demande l'augmentation des salaires, vous parlez, vous n'avez rien à faire ici. Vous proposez des primes », a-t-elle lâché. Rachel Keke a d’ailleurs cité en exemple « les salariés de Monoprix », qui ont « servi la France pendant le Covid », notamment lors des confinements où tous les supermarchés devaient continuer à vendre des produits de première nécessité.
"Vous méprisez ceux qui servent la France
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L’insoumise a encore accusé : « Vous méprisez les métiers essentiels. Vous méprisez ceux qui servent la France. » Et ce, alors que « quand vous arrivez dans les restaurants, vous mangez. Quand vous partez faire les magasins dans les Monoprix, vous êtes heureux », a scandé Rachel Keke.
La « prime Macron » votéeMardi, au deuxième jour de l’examen du texte, le prolongement - et le triplement du plafond - de la « prime Macron » a été voté, en partie grâce à l’appui du Rassemblement national (RN) sur ce texte. Cette prime exceptionnelle défiscalisée et désocialisée avait été instaurée en 2019 lors de la crise des Gilets jaunes.
Chaque employeur pourra la verser jusqu'au 31 décembre 2023. Le vote a été acté après six heures de débats tendus, notamment avec la Nupes. La coalition de gauche, menée par le leader LFI Jean-Luc Mélenchon, juge que « les primes viennent se substituer aux salaires » et qu’elles dépendent « du bon vouloir du patron », plaidant pour une augmentation du Smic à hauteur de 1 500 euros.