Prime de Noël : une aide supplémentaire de 115 à 200 euros pour ...
Précarité
Un coup de pouce bienvenu. Un amendement socialiste en faveur d’une hausse de la prime de Noël à destination des familles monoparentales sous le seuil de pauvreté a été voté ce mercredi 8 novembre au soir à l’Assemblée nationale. Cette augmentation va s’échelonner «entre 115 et 200 euros» par foyer, suivant leur situation. Elle est intégrée au projet de loi de finances de «fin de gestion» 2023, qui a été adopté en première lecture par 91 voix contre 41, et va être transmis au Sénat. Cette aide supplémentaire sera versée en décembre, automatiquement et sans démarche, en complément de la traditionnelle prime de Noël. Cette dernière s’élève à 152,45 euros.
«Quatre enfants sur dix élevés dans une famille monoparentale vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire, soit 1 063 euros par mois et sont donc pauvres, au sens de l’Insee, souligne l’amendement socialiste. La septième puissance mondiale ne peut laisser ces familles monoparentales – pour la plupart, des femmes (82 %) – au bord du chemin.» Le coût de la mesure est estimé à «70 millions d’euros».
«Nous avons un accord de principe», précisait plus tôt dans la journée à Libération la ministre des Solidarités, Aurore Bergé. Selon elle, cette «revalorisation exceptionnelle» devrait concerner «600 000 familles monoparentales pour un gain moyen de 100 euros par famille un gain moyen de 100 euros par famille», ajoute-t-elle, plaçant ce soutien à un amendement PS dans la lignée des «nombreuses politiques que nous avons engagées jusqu’ici pour soutenir les familles monoparentales».
Un point sur lequel le boss des députés roses, Boris Vallaud, pourrait avoir quelques retenues. «25 % des familles sont des familles monoparentales et tout notre système est fait pour des familles à deux parents. Or beaucoup trop d’entre elles sont le nouveau visage de la pauvreté et des difficultés qui s’accumulent, surtout les mères. En négociant cet amendement, nous avons à la fois fait le choix de les soutenir après une année de hausse des prix, mais aussi de donner enfin de la visibilité à cette réalité», abonde-t-il auprès de Libé.
La générosité de l’exécutif n’est cependant pas anodine : en échange de l’adoption de cet amendement, le groupe PS devrait s’abstenir sur le vote du texte, évitant à Elisabeth Borne d’utiliser un 17e recours au 49.3 pour le faire adopter. «Il faut que le gouvernement joue le jeu et exécute réellement les crédits votés», prévient toutefois Philippe Brun. Vallaud préfère voir le verre à moitié plein : «Cette aide exceptionnelle est un premier pas. Avec Philippe Brun nous avons lancé un groupe de travail transpartisan sur le sujet. Nous avons commencé nos travaux il y a quelques semaines et espérons aboutir à une proposition de loi d’ici le premier semestre 2024 sur l’ensemble des difficultés que rencontrent les familles monoparentales, en grande majorité des mères seules.»
Mise à jour : à 11 h 40, avec l’ajout des déclarations à Libération d’Aurore Bergé, Boris Vallaud et Philippe Brun ; à 20 h 25 avec le vote à l’Assemblée nationale.