Euro 2021 : en jauge pleine, le match Hongrie-Portugal suscite l’inquiétude
Encore un geste d’exception de Ferenc-Puskás… L’Arena de Budapest, qui porte le nom du plus grand footballeur hongrois, sera la première, après des mois de pandémie, à accueillir un match à jauge pleine, Hongrie-Portugal, ce mardi pour l’Euro.
L’UEFA confirme qu’il s’agit du premier match international à 100 % de public en Europe depuis mars 2020, rencontres de clubs et sélections confondues. Le stade tout neuf de 68 000 places, baptisé en hommage au «Major galopant» qui fut le maître à jouer de la grande équipe hongroise des années 50 (championne olympique en 1952 et vice-championne du monde en 954), va rugir même si toutes les inquiétudes ne sont pas levées.
Quatre matchs prévus à BudapestInaugurée en novembre 2019 par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, et restée depuis pratiquement vide en raison des restrictions du Covid-19, la Puskás Arena va enfin donner sa pleine mesure. La Hongrie y recevra notamment la France ce samedi, mais aussi le choc entre les Bleus et les tenants du titre portugais, le 23 juin. Enfin, un huitième de finale y est programmé le 27 juin.
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L’attente est palpable à Budapest. Les fans de foot se sont rués sur les derniers billets disponibles, vendus en deux heures sur le site de l’UEFA au mois d’avril après la frustration du huis-clos lié au Covid. «Après cinq cents jours de disette, nous pouvons enfin retrouver les gradins», s’est réjoui dans un communiqué le groupe des ultras de la «Brigade des Carpates», qui comptent faire entendre leur voix.
Emergence du variant DeltaL’enthousiasme n’est pas entamé par les restrictions sanitaires : la Fédération hongroise de football (MLSZ) exige de montrer patte blanche à l’entrée des tribunes avec un test PCR négatif pour les étrangers et une preuve de vaccination pour les locaux. Mais la perspective de tribunes pleines, à la différence des autres villes hôtes de l’Euro qui ont fait le choix de limiter le nombre de spectateurs, ne fait pas que des heureux.
Avec 310 décès pour 100 000 habitants, ce pays d’Europe centrale fait partie des plus durement touchés au monde. Bien que le nombre de contaminations ait fondu ces dernières semaines, Gabriella Lantos, experte en santé au sein d’un parti d’opposition, a estimé qu’il était «irresponsable» de revenir à la vie d’avant. «Nous n’avons pas encore atteint l’immunité collective» alors que l’émergence du variant Delta, détecté pour la première fois en Inde, «pourrait déclencher une quatrième vague», a-t-elle dit.
La décision hongroise est «un risque calculé», selon Gergely Marosi, journaliste spécialisé dans le football à Budapest. «Les signes d’un gros danger sont faibles, mais on navigue à vue», fait-il valoir.