Pierre Arditi (Mémoire trouble) : ce moment du tournage où il a eu "la trouille"
Huit ans après l'incarcération d'un homme pour meurtre, Garlat, un flic campé par Pierre Arditi, fait face aux zones d'ombre de son enquête et... à ses souvenirs défaillants. Mémoire trouble, mardi 20 septembre à 21 h 10 sur France 3.
Comme on le lui fait remarquer dans le film, votre personnage a-t-il toujours fait preuve d'honnêteté ?
Pierre Arditi : Probablement pas. Mais il pense qu'il a fait ce qu'il fallait faire. Il est hélas confronté à quelque chose que l'on peut tous craindre : la perte de la mémoire. Et il s'enferme dans son obsession...
On l'accuse d'avoir volontairement fabriqué une preuve pour inculper quelqu'un. Pourquoi ne s'en souvient-il pas ?
Il a créé une muraille entre lui et ce qu'il s'est réellement passé. A-t-il une maladie imaginaire ou cherche-t-il à s'isoler lui-même ? La réponse n'est pas si simple.
Comment avez-vous vécu la scène où vous errez dans les marais de la baie de Somme ?
On avait construit un plancher au fond pour que je puisse marcher sans m'enfoncer. J'avais la trouille. Un mec en combinaison était là pour me rattraper au cas où.
Nicolas (joué par Nicolas Grandhomme), son fils, doit reprendre l'enquête que Garlat avait menée. Le cœur de l'histoire n'est-il pas plutôt la confrontation entre un père et son fils ?
Oui. Ils s'opposent l'un à l'autre et finalement, le fils devient le père de son père en s'occupant de lui en raison de ses troubles de la mémoire.
Puisque vous travaillez beaucoup et apprenez nombre de textes, vous ne risquez pas d'avoir ce genre de problèmes, non ?
Perdre la mémoire, c'est ma grande hantise. La mémoire est un muscle et je fais de la gonflette. Je suis un culturiste de la mémoire. Il suffit qu'un vaisseau éclate dans le cerveau, et c'est fini ! Mon père est mort de la maladie d'Alzheimer, il avait presque 100 ans...
Autre rapport père-fils, celui que vous avez dans Alphonseavec Jean Dujardin.À quoi ressemblera cette série de Nicolas Bedos, que vous tournez pour Prime Video et qui devrait être disponible en 2023 ?
C'est décapant. Le père que je joue est un homme qui a beaucoup "pu", mais qui ne "peut" plus et qui envoie son fils en première ligne. C'est la troisième fois que je travaille avec Nicolas Bedos. Je lui fais penser à son père, Guy. Et moi, je le regarde comme un fils que je n'ai pas eu.
Quel Clemenceau êtes-vous dans la fiction que vous allez débuter pour France 2, d'après le livre de Nathalie Saint-Cricq ?
C'est un homme à la fin de sa vie. Il entretenait alors une relation amoureuse mais platonique avec son éditrice, à qui il disait : "Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir."
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