Covid-19 : ce problème majeur qui pourrait bloquer le déploiement mondial du vaccin de Pfizer
l'essentiel Si les laboratoires Pfizer et BioNTech ont frappé très fort en ce début de semaine en annonçant l'efficacité à 90% de leur vaccin anti-Covid, la technologie utilisée pour le développer risque de poser problème pour le gigantesque déploiement qui s'annonce...
Vous connaissez l'ARN messager ? Inutile de ressortir vos cours de sciences, mais il convient aujourd'hui de savoir qu'il est à la base du vaccin développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech pour lutter contre le Covid-19. Pour faire simple : c'est grâce à l'ARN messager contenu dans ce futur vaccin que le virus pourra au final être combattu au sein des organismes de ceux qui l'auront reçu.
Il s'agit là d'un tout nouveau type de vaccin encore jamais développé, mais qui a été choisi par le duo de laboratoires germano-américain. Parmi la dizaine de vaccins en cours de développement dans le monde contre le coronavirus, seul un autre laboratoire (Moderna) a décidé par ailleurs d'employer cette technique.
Et pour cause : si elle pourrait, à terme, entraîner des améliorations profondes de certains vaccins, comme le pense le chef du service de virologie du CHU de Toulouse, elle comporte un énorme inconvénient par rapport aux vaccins plus traditionnels.
Une température de conservation extrêmeCet inconvénient, qui a tout d'un défaut majeur dans l'immédiat, c'est sa température de conservation, qui ne peut pas dépasser les -70°C ! Un froid extrême que très peu d'appareils sont capables d'assurer. En France par exemple, comme l'expliquent nos confrères de BFM Business, on ne trouve ce type de congélateur "ultra basse température" que dans les laboratoires de recherche, d'analyse, dans les CHU et "plus rarement" dans les petits hôpitaux.
"Le secteur ne pourra évidemment pas fournir les 20 000 pharmacies en France", prévient d'ailleurs déjà François Lerouge, directeur commercial du fabricant et distributeur Médifroid, cité par nos confrères.
Alors aux États-Unis comme en Europe, on tente déjà de résoudre ce sérieux casse-tête. Il ne reste en effet que quelques mois, voire quelques semaines, pour s'adapter et imaginer un dispositif capable d'assurer la conservation du vaccin d'une part, et son transport d'autre part. Où se feront les vaccins des premiers patients si les médecins libéraux ne peuvent pas s'équiper du précieux congélateur ? Cette question reste pour le moment en suspens.
La solution : les autres vaccins ?Toujours d'après nos confrères de BFM Business, la société UPS s'est lancée, par anticipation, dans la construction de deux "fermes", l'une à Louisville dans le Kentucky, l'autre aux Pays-Bas, "près des hubs aériens". Ces fermes pourraient contenir chacune 600 congélateurs, "soit 48 000 flacons de vaccin", pour faciliter des transferts qui ne pourront se faire qu'à l'aide de la neige carbonique.
Autre solution avancée pour contourner cet épineux problème dans un premier temps : se tourner vers les autres vaccins en cours de développement et qui peuvent eux se conserver dans des frigos classiques. Les laboratoires AstraZaneca ou Sanofi, font partie de ceux-là, et les grandes puissances leur réservent un œil attentif...