Aux Pays-Bas, manifestations à Utrecht et Amsterdam contre l ...
En scandant « Vous n’êtes pas seuls », un millier de personnes se sont rassemblées jeudi à Utrecht, dans l’ouest des Pays-Bas, pour protester contre la victoire surprise du candidat d’extrême droite Geert Wilders aux élections législatives néerlandaises mercredi. Une autre manifestation contre le parti d’extrême droite avait également lieu en soirée à Amsterdam.
Les membres des partis de gauche ont organisé la manifestation d’Utrecht « pour montrer aux Néerlandais que nous n’abandonnons jamais personne et que nous nous battons pour les droits de chacun », selon les organisateurs.
Dirigé par Geert Wilders, le Parti pour la liberté (PVV), formation populiste, eurosceptique et islamophobe, a remporté trente-sept sièges de députés sur les cent cinquante de la Seconde Chambre, ce qui en fait le premier parti de celle-ci.
« Un parti ouvertement raciste »Bien que le candidat ait atténué ses propos anti-islam les plus durs au cours de la campagne électorale, le manifeste du PVV appelle à l’interdiction des mosquées et du Coran.
Judy Karajoli, une étudiante syrienne en journalisme âgée de 25 ans, a déclaré que le succès électoral de M. Wilders lui avait causé « une grande peur parce que le PVV [était] un parti ouvertement raciste ».
Elle a déclaré que nombre de ses amis étaient des réfugiés titulaires de carte de séjour qui craignaient désormais pour leur avenir. Le manifeste du PVV stipule que ces titres de séjour devraient être annulés parce que « certaines parties de la Syrie sont désormais sûres ». « Je sais ce que c’est que de fuir la guerre pour se réfugier dans un pays sûr, mais maintenant on ne se sent plus en sécurité », a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse.
« Je suis venu ici pour la liberté et la tolérance, pour un endroit où chacun peut faire ce qu’il veut », a quant à lui témoigné Haahmed Hassan, un ingénieur logiciel égyptien de 30 ans. « Quand je vois un parti essayer de rendre ce pays moins sûr, cela me fait peur », a-t-il affirmé.
Après la victoire de l’extrême droite aux législatives, dont l’ampleur a surpris par-delà les frontières, une tâche ardue attend son dirigeant islamophobe Geert Wilders : convaincre ses rivaux de former une coalition. Pour gouverner, il devra en effet s’entendre avec les formations issues de la droite et du centre droit, qui se montrent prudentes.
Le Monde avec AFP