Madiot : "Ocaña à Orcières-Merlette, la plus grande journée de l'histoire du cyclisme pour moi"
En 1971, Luis Ocaña a fait une véritable démonstration de force dans la onzième étape. L’Espagnol a été absolument intouchable entre Grenoble et Orcières-Merlette. Un souvenir mémorable pour Marc Madiot : "dans mon panthéon personnel, c’est la plus grande journée de l’histoire du cyclisme".
Dans une étape courte, Ocaña est parti rapidement à l’offensive avec Joaquim Agostinho, Lucien Van Impe et le maillot jaune Joop Zoetemelk. Dans le col du Noyer, l’Espagnol s’est envolé seul pour un fantastique solo de 60 kilomètres de l’arrivée. A l’arrivée, les écarts sont considérables : Van Impe est relégué à 5'52'' et Eddy Merckx à près de 9 minutes (8'42''). Pour la première fois de sa carrière, le Roi Eddy vacille.
Le nom de la station des Hautes-Alpes résonne d’une manière particulière dans la mémoire de Marc Madiot. "Orcières-Merlette, c’est Luis Ocaña contre Merckx. Dans mon panthéon personnel, c’est la plus grande journée de l’histoire du cyclisme. J’étais enfant. J’ai suivi l’étape à la radio. A l’époque, il n’y avait pas la télévision dans les campagnes ou pas beaucoup. J’ai vu les premières images d’Orcières-Merlette il y a quelques semaines pendant le confinement. Je n’avais jamais les extraits de cette étape avant".
Trois jours plus tard, entre Luchon et Revel, le duel entre le Cannibale et Ocaña a tourné court après la chute dramatique du coureur de Priego dans la descente du Col de Menté. Merckx s'imposera à Paris avec quasiment dix minutes de marge sur le Néerlandais Zoetemelk.
Quand il évoque le grimpeur espagnol, le boss de Groupama-FDJ n’est pas tout à fait objectif. "Je suis supporter, admirateur, fan, c’est mon maître".
Cette journée est restée gravée dans sa mémoire et 18 ans plus tard, il a vécu un moment spécial dans cette même ascension. "Je n’ai pas été très bon. C’était très personnel, intime. J’avais l’impression d’être à l’endroit où il s’était passé des choses particulières. Et je sais que cela va être la même chose tout à l’heure".
Evidemment pour le public belge, la saveur est totalement différente. Cette onzième étape est considérée comme une des journées les plus difficiles d’Eddy Merckx sur le Tour. "Bien des années plus tard, je me suis retrouvé dans une soirée avec Eddy et Jean-Pierre Danguillaume. Quelques verres de vin aidant, j’ai avoué à Eddy qu’il était la personne que j’avais le plus détestée au monde pendant longtemps. Maintenant, on est très bons amis et cela se passe très bien".
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