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« Octobre rose », du dépistage du cancer du sein aux facteurs de risque : les réponses à vos questions

 Octobre rose  du dépistage du cancer du sein aux facteurs de risque  les réponses à vos questions
La 28e édition de la campagne annuelle consacrée à la lutte contre le cancer du sein veut encore et toujours informer les femmes sur les vertus du dépistage, mais pas seulement.
Le ruban rose, symbole d’Octobre rose, la campagne annuelle consacrée à la lutte contre le cancer du sein.Le ruban rose, symbole d’Octobre rose, la campagne annuelle consacrée à la lutte contre le cancer du sein.
Le ruban rose, symbole d’Octobre rose, la campagne annuelle consacrée à la lutte contre le cancer du sein. DANIEL GRILL/TETRA IMAGES / PHOTONONSTOP / DANIEL GRILL/TETRA IMAGES / PHOTONONSTOP

A ce jour, en France le cancer du sein reste la première cause de décès par cancer chez les femmes. Dépisté à un stade précoce, il peut être guéri dans neuf cas sur dix. Cette année marque la 28e édition d’« Octobre rose », la campagne de lutte contre le cancer du sein, qui vise à inciter au dépistage et à informer les femmes. Quand faut-il faire une mammographie ? Quels sont les facteurs de risque avérés ? Qui sont les femmes concernées ? Ce rendez-vous annuel est l’occasion de faire le point sur les principales questions que l’on se pose.

  • Que représente le cancer du sein en France ?

Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes. Selon une étude du réseau français des registres des cancers (Francim), environ 58 000 nouveaux cas (dont moins de 1 % concerne des hommes) sont détectés chaque année en France métropolitaine – soit un tiers des cancers touchant les femmes. Il s’agit aussi du cancer féminin le plus meurtrier, avec plus de 12 000 morts par an.

  • Le dépistage systématique est-il nécessaire ?

Tous les deux ans, les femmes qui ont entre 50 et 74 ans (la tranche d’âge la plus à risque) sont invitées, par courrier, à effectuer une mammographie de dépistage. Cet examen est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, sans avance de frais.

Comme tout acte médical, ce mode de dépistage présente à la fois des bénéfices et des limites. Plusieurs inconvénients sont mis en avant, notamment :

  • le surdiagnostic et le surtraitement : le diagnostic et le traitement de lésions cancéreuses qui n’auraient pas forcément évolué en cancer ;
  • l’exposition aux rayons X pouvant, dans certains cas, augmenter la probabilité d’un cancer radio-induit. C’est l’une des raisons pour lesquelles le dépistage est recommandé uniquement tous les deux ans et à partir de 50 ans ;
  • les cancers d’intervalle : il s’agit des cancers qui apparaissent entre deux dépistages. Il est en effet possible de développer une tumeur très rapidement, dans les mois qui suivent un examen. Toutefois, ces situations sont rares.

Pour la chef du service de pathologie et du pôle de médecine diagnostique et théranostique à l’Institut Curie, Anne Vincent-Salomon, la balance bénéfices/risques penche néanmoins largement en faveur du dépistage. « Ces examens sont désagréables et stressants. Mais ils permettent de repérer des tumeurs de petite taille et moins évoluées. Or, plus les cancers du sein sont détectés tôt, plus les chances de guérison sont importantes », explique-t-elle. Dépisté à un stade précoce, ce cancer peut être guéri dans neuf cas sur dix.

La spécialiste rappelle aussi que les cancers détectés tôt permettent – en général et en dehors des cas où la tumeur est dite « triple négative » ou « HER2 positive » – des traitements moins lourds et moins agressifs, avec moins de séquelles (recours moindre à une mastectomie totale et/ou à une chimiothérapie).

  • Pourquoi est-il important de faire régulièrement une autopalpation mammaire ?

« Une tumeur grave peut se développer entre deux mammographies de dépistage. Il est donc essentiel de surveiller ses seins en s’autopalpant régulièrement. Les deux sont complémentaires », insiste Anne Vincent-Salomon. Cet auto-examen est également vivement recommandé pour les femmes de moins de 50 ans, qui ne bénéficient pas du dépistage systématique tous les deux ans. Il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant ou son gynécologue si on constate :

  • une grosseur au niveau d’un sein ou d’une aisselle ;
  • une rougeur ou un aspect de peau d’orange d’un sein ;
  • une rétraction ou une déviation du mamelon ;
  • un écoulement mammaire.

En parallèle et en complément, dès l’âge de 25 ans, il est recommandé de réaliser un examen clinique des seins (palpation) une fois par an. Cet examen rapide et indolore peut être réalisé par un généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. « Quel que soit son âge, il faut rester vigilante et se faire suivre par un médecin ou un gynécologue », résume Anne Vincent-Salomon.

  • Le cancer du sein touche-t-il uniquement les femmes âgées de 50 ans et plus ?

L’âge médian au diagnostic est de 63 ans. Néanmoins, chaque année ce sont près de 3 000 femmes de moins de 40 ans à qui l’on diagnostique un cancer du sein, soit 5 % des patientes touchées par ce type de cancer, pointe l’Institut Curie. « Les femmes jeunes sont donc concernées, au même titre que les femmes plus âgées », affirme la spécialiste, qui ajoute que « les cancers du sein qui surviennent chez les femmes de moins de 40 ans sont généralement plus agressifs que chez les femmes plus âgées ».

  • Quelle est la part d’hérédité dans le cancer du sein ?

Seulement 5 % à 10 % des cancers du sein sont héréditaires, c’est-à-dire attribuables à un certain nombre de mutations génétiques héréditaires, selon les chiffres de l’Assurance-maladie. A noter que ce n’est pas parce qu’une femme de votre famille a eu un cancer du sein que vous présentez forcément des prédispositions génétiques. De plus, être porteuse d’une mutation sur l’un de ces gènes ne se traduit pas nécessairement par l’apparition d’un cancer, mais cela augmente le risque d’en développer un. « Consulter un médecin spécialiste permet d’évaluer le risque génétique et, si ce risque est avéré, de mettre en place une surveillance spécifique », explique Anne Vincent-Salomon. Cela signifie :

  • un examen clinique tous les six mois dès l’âge de 20 ans ;
  • des examens radiologiques de surveillance annuels (IRM mammaire et/ou mammographie, selon les cas, parfois complétée d’une échographie) dès 30 ans.
  • Quels sont les autres facteurs de risque avérés ?

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Cela signifie que plusieurs facteurs influent sur le risque de sa survenue. Outre l’âge et les prédispositions génétiques, certains facteurs liés au mode de vie jouent, comme : le surpoids ou l’obésité (notamment après la ménopause), le manque d’activité physique ou la consommation d’alcool.

Les antécédents personnels ont aussi leur importance : après un cancer du sein, une femme a environ quatre fois plus de risque de développer une tumeur à l’autre sein par rapport aux femmes qui n’en ont jamais eu. Le risque est également augmenté après un cancer de l’ovaire et/ou de l’endomètre. Autres facteurs de risque non modifiables : avoir eu une puberté précoce et/ou une ménopause tardive.

  • Les traitements hormonaux pour la ménopause augmentent-ils les risques ?

Des données publiées dans la revue scientifique The Lancet,en août 2019, ont confirmé que les femmes qui suivent un traitement hormonal de substitution (THS) pour la ménopause ont un risque accru de développer un cancer du sein. Tous les types de THS sont associés à un surrisque de cancer du sein, sauf les traitements locaux.

Cinq années de THS à partir de 50 ans accroissent le risque d’un cas supplémentaire pour cinquante femmes traitées avec le traitement combinant œstrogènes et progestatifs en continu. L’augmentation est moins forte avec le traitement combiné avec des progestatifs intermittents (un cas supplémentaire pour soixante-dix femmes traitées) et plus faible avec les œstrogènes seuls, mais ce traitement est réservé aux femmes dont l’utérus a été retiré.

Les résultats de l’étude suggèrent également que le risque pour une durée de traitement de dix ans est deux fois plus grand que pour cinq ans.

  • Les contraceptifs hormonaux augmentent-ils le risque ?

Une vaste étude danoise (1,8 million de femmes suivies sur près de onze ans en moyenne), dont les résultats ont été publiés en décembre 2017, montre une hausse de 20 % du risque de développer un cancer du sein chez les femmes prenant une contraception hormonale ou l’ayant fait récemment. Les auteurs de ce travail estiment qu’un cancer du sein supplémentaire sera découvert parmi 7 690 femmes prenant ce type de contraception pendant un an. Un effet néfaste qu’il faut cependant considérer au regard de l’effet protecteur de ces médicaments sur le risque de cancer de l’ovaire, de l’endomètre et colorectal. Il s’agit, en outre, d’un moyen de contraception efficace.

A noter que l’ampleur du risque est liée à la durée d’utilisation. Si le risque n’augmente pas de manière significative lorsque l’on prend une contraception hormonale pendant moins d’un an, il augmente de 26 % après plus de dix ans de prise. La hausse du risque persiste pendant au moins cinq ans après l’arrêt du traitement. Aucun risque n’a été trouvé chez les femmes qui avaient auparavant eu recours à une contraception hormonale pendant moins de cinq ans.

Marie Slavicek

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