Niger : des militaires putschistes affirment avoir renversé le ...
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, "condamne fermement le changement anticonstitutionnel de gouvernement" dans le pays, qui est l'un des derniers alliés des pays occidentaux au Sahel.
Des militaires putschistes du Niger, en proie à la violence jihadiste et jusqu'alors allié des pays occidentaux, ont annoncé mercredi 26 juillet à la télévision nationale avoir renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger devient le troisième pays du Sahel miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.
"Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez", celui du président Bazoum, a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue. "Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale", a-t-il ajouté.
Fermeture des frontières terrestres et aériennesIl a affirmé "l'attachement" du CNSP au "respect de tous les engagements souscrits par le Niger", rassurant également "la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l'intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains".
"Toutes les institutions issues de la 7e République sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l'expédition des affaires courantes, les forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s'ingérer", indique en outre la déclaration.
Par ailleurs, "les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu'à la stabilisation de la situation" et "un couvre-feu est instauré à compter de ce jour de 22h à 5h (21h à 4h GMT) du matin sur toute l'étendue du territoire jusqu'à nouvel ordre".
Washington demande sa "libération immédiate"Cette déclaration des militaires est intervenue à l'issue d'une journée de tensions à Niamey, marquée par ce que le régime a appelé "un mouvement d'humeur" de la garde présidentielle qui retient le président Bazoum dans sa résidence officielle depuis mercredi matin.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a pu parler avec le président Bazoum pour lui exprimer son "soutien total" et "sa solidarité". Il "condamne fermement le changement anticonstitutionnel de gouvernement". La Maison Blanche a exigé "spécifiquement que les membres de la garde présidentielle libèrent le président Bazoum et s'abstiennent de toute violence", rappelant que le Niger est "un partenaire crucial" pour les Etats-Unis.
Depuis la Nouvelle-Zélande où il est en déplacement, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a lui aussi appelé à la "libération immédiate" de Mohamed Bazoum. Le chef de la diplomatie américaine a conditionné la poursuite du versement de l'aide américaine au Niger au "maintien de la démocratie".