Thèmes d'actualité fermer

Marine Vatch : « En travaillant avec Nicolas Bedos, j'ai découvert un auteur, un réalisateur, une personnalité »

Marine Vatch   En travaillant avec Nicolas Bedos jai découvert un auteur un réalisateur une personnalité
...

Si, au cinéma, Marine Vatch s'impose par ses choix audacieux avec de grands metteurs en scène, dans la vie, la jeune femme sensible préfère la discrétion et n'aime pas parler d'elle. Entre désir et retenue, elle se prête malgré tout à l'exercice avec sincérité et bienveillance en vous fixant de ses grands yeux verts. On lui laissera donc sa part de mystère pour mieux observer les différents personnages qu'elle interprète avec talent.

Comment avez-vous rejoint le casting cinq étoiles de Mascarade ?Marine Vatch - J'ai lu le scénario, puis j'ai passé des essais pour ce film, comme quelques actrices. Ensuite, j'ai rencontré Nicolas Bedos, nous avons échangé, un peu travaillé ensemble et, après un temps, j'ai reçu un message et l'aventure commençait. A propos du titre, je trouve qu'il va parfaitement au film. Il est très évocateur. Les masques et les déguisements, c'est un peu notre histoire commune. J'avais vu Monsieur & Madame Adelman et la Belle Epoque, que j'avais adorés. C'est un cinéma qui donne envie de vivre, d'aimer, de se tromper, de recommencer…

Votre rôle est fort et offre une grande palette de jeu...

Marine Vatch - Quand j'ai lu le scénario de Nicolas, j'ai été cueillie par l'ampleur de cette histoire et celle de ses personnages. J'ai eu envie d'en faire partie, de raconter Margot au plus près de ce que je projetais. C'était la première fois qu'un personnage me permettait de raconter autant de choses avec autant de chemins possibles pour y parvenir. Je fonctionne plutôt à l'instinct, je ne sais jamais à l'avance ce que je vais faire.

Qu'est-ce qui vous touche en Margot ?

Marine Vatch - Elle m'émeut parce qu'elle est faite de failles, parce qu'elle est incroyablement vivante et déterminée. Déroutante, téméraire, elle trace et ne s'arrêtera pas en chemin. Le film était déjà bien présent à la lecture du scénario. Il y avait presque tout, la duplicité des personnages, le cadre grandiose de la Côte d'Azur, la lumière de la Méditerranée, quelque chose de charnel, une atmosphère qui ressemblait aux films de Nicolas.

Justement, quel metteur en scène est Nicolas Bedos ?

Marine Vatch - Il sait précisément ce qu'il veut, tout en nous laissant une grande liberté de propositions. Il aime profondément les acteurs, ce n'est pas lui et seulement lui, tout se construit ensemble. Il est sur tous les fronts, attentif au moindre détail. Et il est là, avec vous, jusqu'au bout.

Vous aimez le travail d'équipe. L'idée d'un film choral vous faisait envie ?

Marine Vatch - Oui, c'est ce qui me plaît et m'anime. J'aime le jeu dans l'échange et la construction avec les autres acteurs, le réalisateur et l'équipe autour. Travailler avec François Cluzet, quelle chance ! Avec Pierre Niney aussi, c'était super. Ils ont chacun leur univers, leur processus de travail est radicalement différent. Avec Isabelle Adjani, nous nous sommes croisées pour de courtes scènes et j'en garde un vif souvenir. Ça a décuplé mon envie de travailler davantage avec elle. Et quel plaisir de jouer avec Laura Morante… sa présence, sa bienveillance. C'était un tournage créatif, libre, joyeux, une expérience intensément riche.

Vous avez un visage d'ange, mais les cinéastes comme François Ozon et Nicolas Bedos voient un côté sombre en vous...

Marine Vatch - Ce sont les aspérités qui sont intéressantes. Nous sommes tous multiples.

Vous dites que les scènes de nu sont des cascades. Est-ce vrai ?

Marine Vatch - Oui, elles ne m'appartiennent plus. Il faut qu'elles soient justifiées, elles ne doivent pas être gratuites. Mais c'est un exercice, un costume. C'est le personnage qui est nu, pas moi.

Que gardez-vous de ce tournage ?

Marine Vatch - Tout ! C'est l'expérience dans son ensemble qui me reste. Chaque fois que l'on fait quelque chose, on avance, même si c'est toujours fragile et en construction. J'avais le trac, surtout au début, car ce n'était pas gagné ! [Rires.] Je me suis mis une bonne pression. Il y avait une ampleur globale, une histoire un peu folle, et puis des actrices et des acteurs hors normes. Au fil des jours, l'immersion étant de plus en plus concrète, tout s'est déployé. Je sentais, et je crois que nous l'avons tous ressenti, que chacun était tendu vers le film, véritablement présent et impliqué.

Nicolas Bedos signe une film ambitieux, une histoire d'amour qui est aussi un thriller...

Marine Vatch - Nicolas écrit incroyablement bien, on reste suspendu à ce qu'on lit et on est emmené. Je connaissais ses films mais, en travaillant avec lui, j'ai rencontré un metteur en scène avec une imagination extrêmement fertile, une attention de chaque instant, un regard aiguisé. En fait, j'ai découvert un auteur, un réalisateur, une personnalité.

« Le cinéma de Nicolas Bedos donne envie de vivre, d'aimer, de se tromper, de recommancer... »

Dans la vie, vous êtes réservée, mais vous osez les rôles forts. Vous forcez votre nature ?

Marine Vatch - Devant une caméra, et dans ce cadre-là, je joue quelqu'un et, une fois que j'ai accepté un projet, je m'investis à fond. Ailleurs, c'est autre chose. Ça me plaît de faire partie d'une histoire, c'est de la curiosité, et l'envie d'aller aussi vers des choses que je n'ai pas encore faites. On n'expérimente pas toujours des domaines différents, mais ce personnage qui m'a été proposé, je ne l'avais jamais lu et c'est ce qui m'intéressait. J'avais envie de me projeter dans cette histoire avec lui et avec ce metteur en scène. C'est la rencontre avec un scénario, un personnage, un réalisateur. Ce sont des choses qui se mêlent, et on a alors envie d'embarquer ou pas.

Que représente le Festival de Cannes pour vous ?

Marine Vatch - Le cinéma, la fête ! Je me souviens de ma première montée des marches avec François Ozon pour Jeune & jolie. C'était un moment très fort et émouvant. J'y suis retournée une deuxième fois, toujours avec François, pour l'Amant double. Cette année, je suis heureuse d'y aller avec Mascarade de Nicolas Bedos, et j'ai hâte de découvrir le film dans cette salle immense avec le public. C'est un privilège de présenter un film à Cannes, et ce sera particulièrement réjouissant d'y retrouver l'équipe du film.

Après Cannes, aurez-vous une autre actualité ?

Marine Vatch - Oui, j'ai deux films qui devraient sortir. Le premier, Entre la vie et la mort, programmé le 29 juin, est un thriller de Giordano Gederlini avec Antonio de la Torre et Olivier Gourmet, qui a été présenté au festival du polar à Reims. Puis, il y aura un autre premier film, un drame, le Soleil de trop près, de Brieuc Carnaille, avec Clément Roussier, Diane Rouxel et Hakim Faris, qui sera présenté au Festival de Cabourg, en juin, et qui sortira en salles le 28 septembre.

Cannes offre une formidable exposition à une actrice. Une carrière internationale vous tenterait ?

Marine Vatch - Oui, bien sûr ! J'aimerais pouvoir un jour réitérer l'expérience de jouer dans une langue qui n'est pas la mienne, comme ça s'était présenté avec Pinocchio, de Matteo Garrone.

À découvrir également : Festival de Cannes 2022 : voici nos 10 films favoris parmi les 21 en compétition

Qu'aimez-vous faire lorsque vous ne tournez pas ?

Marine Vatch - Etre avec ma famille, passer des journées à lire.

Mascarade, de Nicolas Bedos. Sortie le 1er novembre.

Shots similaires
  • día 15366  Señor y señora Adelman Nicolas Bedos critica review cine análisis
Nouvelles archives
  • Cyclades
    Cyclades
    Dans les Cyclades, visite en avant-première de l'hôtel One&Only ...
    8 Juill 2024
    3
  • Anders Holch Povlsen
    Anders Holch Povlsen
    Sri Lanka : trois enfants du milliardaire Anders Holch Povlsen tués dans les attentats
    22 Avr 2019
    1
  • Brut
    Brut
    En colère après les propos de Macron sur les discriminations, deux syndicats de police appellent à « ne plus faire de contrôles d'identité »
    4 Déc 2020
    2
  • Azize
    Azize
    DALS 2019 : Fauve Hautot, Inès Vandamme… combien sont payés les danseurs ?
    8 Nov 2019
    3