Au Liban, le nouveau Premier ministre Nawaf Salam suscite l'espoir
Nawaf Salam avait un rendez-vous avec l’histoire cette année. Sauf que le lieu, le temps et le sujet ont soudain changé. Le président de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye n’aura finalement pas à juger la plainte pour génocide à Gaza. Il doit troquer sa robe noire de magistrat de la plus haute juridiction de l’ONU pour le costume de Premier ministre d’un Liban en pleine recomposition.
A 71 ans, l’éminent juriste, diplomate chevronné et universitaire accompli a mené ses trois carrières essentiellement hors de son pays, où il jouit cependant d’un crédit considérable auprès des intellectuels et des démocrates antisystème. Sa désignation par le nouveau président de la République, Joseph Aoun, quelques jours à peine après l’élection de celui-ci au poste resté vacant pendant plus de deux ans, marque déjà une rupture. La nomination d’un Premier ministre au Liban faisait traditionnellement l’objet de négociations et de marchandages qui pouvaient durer des semaines, voire des mois. C’est justement son profil éloigné de la classe politique libanaise, de ses clans, de de son clientélisme