Orages, grêle et fortes rafales de vent : cinq départements du sud de la France en vigilance orange

Cinq départements de l’arc méditerranéen sont placés, mercredi 17 août, le matin, en vigilance orange aux orages par Météo-France qui redoute de très fortes intensités de pluie, de la grêle localement ainsi que de fortes rafales de vent.

Les départements en vigilance orange sont l’Hérault, le Gard, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, ainsi que le Var.

Dans la nuit de mardi à mercredi, des orages, parfois accompagnés de fortes pluies, ont déjà balayé le Sud-Est d’ouest en est, de l’Aude au Var, mais aucun dégât notable n’était enregistré, selon les services de secours interrogés par l’Agence France-Presse (AFP). La vigilance orange a été levée dans la nuit pour l’Aude, le Tarn et l’Aveyron.

Une nuit calme pour les pompiers du Gard

« La nuit a été calme, nous n’avons eu aucune intervention significative », ont déclaré les pompiers du Gard. Même écho dans l’Hérault et les Bouches-du-Rhône au petit matin, bien que les pluies aient été abondantes sur Montpellier et Marseille, et le ciel zébré d’éclairs.

« Ces orages donnent des averses de l’ordre de 20 à 40 mm en moins d’une heure » et quelques pics ont été enregistrés avec 75 mm de pluie à Montarnaud et 97 mm à Puéchabon, deux communes près de Montpellier, a précisé Météo-France. Le vent a également soufflé fort avec 103 kilomètres sur la commune d’Aigues-Mortes en Camargue.

« Les orages poursuivent leur chemin vers l’est et traversent le Var. Ces orages peuvent être violents avec des intensités pluvieuses fortes, atteignant localement 80 mm en peu de temps, avec de la grêle et de fortes rafales de vent. Des phénomènes tourbillonnaires sont également possibles sur les zones littorales », a déclaré Météo-France dans son bulletin de 6 heures.

Météo-France n’a, pour l’heure, pas qualifié l’épisode de « méditerranéen » qui correspond à de violents orages le plus souvent provoqués en automne par des remontées d’air chaud, humide et instable en provenance de Méditerranée.

« L’épisode méditerranéen, c’est quand on commence à avoir des cellules stationnaires, qui donnent de forts cumuls de pluie (…) à partir de seuils de 100 mm localement », a expliqué Frédéric Nathan, prévisionniste de Météo-France, qualifiant l’épisode actuel d’« assez classique ». « Un épisode orageux d’été, qu’on a déjà vécu par le passé : le 9 août 2018, en 2006, en 2010 en juin… », a-t-il ajouté.

Dans le Gard, par précaution, la préfecture a recommandé aux campings d’évacuer leur clientèle. « La plupart ont choisi de mettre sous abri, dans leurs salles “en dur”, les campeurs en tente ou caravane », a précisé la préfecture à l’Agence France-Presse (AFP).

La cérémonie avec Emmanuel Macron à Bormes-les-Mimosas reportée à vendredi

Dans le Var, mercredi matin, les orages pourront être associés à de fortes rafales de vent et à des phénomènes tourbillonnaires. La mairie de Bormes-les-Mimosas a préféré reporter au 19 août la cérémonie commémorant la libération de ce village de l’occupation allemande, le 17 août 1944, par les troupes alliées à la suite de leur débarquement sur les côtes de Provence deux jours plus tôt. Le président français, Emmanuel Macron, assiste traditionnellement à cette cérémonie.

Les autorités des départements du Sud-Est en vigilance orange ont rappelé à la population de reporter tout déplacement ou, tout du moins, de se renseigner sur la météo avant de prendre la route. « Trente centimètres d’eau suffisent pour emporter une voiture », rappelle la préfecture du Var dans un communiqué.

Il est aussi formellement déconseillé de rester proche des cours d’eau ou de s’abriter sous un arbre. Les départements de l’arc méditerranéen ont tous connu dans le passé des inondations aux conséquences parfois dramatiques, notamment l’Aude en 1999 et plus récemment en 2019 (six morts).

Plus à l’est, à Vaison-la-Romaine (Vaucluse), en 1992, des pluies soudaines et violentes avaient emporté une partie de la ville et tué 37 personnes, les inondations les plus meurtrières qu’ait connues la France.

A l’automne 2020, enfin, un déluge d’eau dans les Alpes-Maritimes avait provoqué des crues exceptionnelles qui avaient emporté sur leur passage des pans entiers des vallées de la Vésubie et de la Roya. Un drame qui avait provoqué la mort de dix personnes, fait huit disparus et coûté plus de 1 milliard d’euros de dégâts.

Intempéries en Ile-de-France

Des orages « très intenses », selon Météo-France, ont aussi balayé l’Ile-de-France mardi soir, entraînant des perturbations dans les transports en commun à Paris et dans la région. A 19 heures, plus de 40 millimètres de pluie étaient tombés en l’espace de 90 minutes, selon les relevés de l’opérateur météo à la station du parc Montsouris, soit quasiment « 70 % de ce qui tombe normalement en un mois tout cumulé », selon un porte-parole.

Avant un retour à la normale vers 22 h 30, la RATP avait annoncé vers 19 heures que le trafic était « perturbé sur l’ensemble de la ligne 6 » entre Charles-de-Gaulle-Etoile et Nation, et que plusieurs stations de métro sur les lignes 4, 5, 6, 8, 9, 10 et 12 avaient dû fermer à cause d’inondations.

Le trafic était, par ailleurs, « interrompu sur l’ensemble de la ligne Orlyval » qui effectue la liaison entre la gare d’Antony du RER B et l’aéroport d’Orly.

La SNCF avait aussi signalé un trafic « fortement perturbé » sur la ligne J entre Paris-Saint-Lazare et Ermont-Eaubonne, Gisors et Mantes-la-Jolie via Conflans-Sainte-Honorine dans les deux sens. Le trafic est également ralenti sur la ligne H dans les deux sens entre Paris-Gare du Nord et Persan-Beaumont via Valmondois, détaille la SNCF.

Le Monde avec AFP