Gaël Monfils, qualifié pour deuxième tour de l'Open d'Australie : « J ...

« Vous venez de gagner le tournoi d'Auckland et, là, de remporter un match en cinq sets. Avez-vous 38 ou 28 ans ?J'aimerais pouvoir dire ça (que j'ai 28 ans), mais je me sens super bien. Je ne regarde pas mon âge, c'est seulement un nombre. J'essaie de ne pas y penser, mais je peux vous dire que demain (mercredi) matin, j'aurai plus 48 que 38 ans.

Giovanni Mpetshi Perricard est connu pour avoir un service très dur à lire. Pourtant, on a parfois eu l'impression que vous le décryptiez très bien...Oui, j'ai eu un passage dans le deuxième set où je l'ai bien retourné, je le lisais bien. Mais ce sont juste des passages où tu arrives à être dans le bon timing. J'ai trouvé ça assez éphémère quand même. Son service est très dur à lire. Il est tellement relâché et ça va tellement vite... Son lancer, ce n'est pas facile non plus. Honnêtement, c'est juste du bon timing, de la bonne anticipation et de la réussite.

« Deux balles de match, une que je lui donne, une où il va bien la jouer. Est-ce que je peux mieux faire sur le passing ? On peut toujours mieux faire. Derrière, il faut se remettre »

Vous auriez pu bloquer l'affaire en trois sets avant qu'il ne revienne. Comment avez-vous repris le fil de la partie ?Le nombre de matches dans ma vie où c'est déjà arrivé ! Deux balles de match, une que je lui donne, une où il va bien la jouer. Est-ce que je peux mieux faire sur le passing ? On peut toujours mieux faire. Derrière, il faut se remettre. Il sert bien, il y a encore un tie-break, j'ai encore des opportunités, je ne les fais pas vraiment, il y va bien... C'est un match ! Il tourne en ma faveur, mais ça m'est déjà arrivé que ça ne tourne pas du tout en ma faveur. Même trois sets, c'était déjà bien long. Il jouait bien, il jouait juste. Moi, j'avais ma tactique et j'ai réussi à la tenir.

Quelle était-elle ?Bien servir. Je servais un peu moins fort que d'habitude. Je ne voulais pas me trouver dans une situation où j'allais avoir des balles de break à sauver. Dans ces situations, Gio te met beaucoup de pression. Soit il prend en coup droit, soit il fait des retours volées. J'ai eu quelques fois 30A. À chaque fois, il fallait trouver quelque chose pour ne pas avoir de balles de break. J'ai eu beaucoup de réussite en faisant ça.

Ce n'est pas que de la réussite, si ?On force la réussite. Il y a beaucoup de réussite, mais tu la forces. Tu vas dans des schémas, dans des choses que je n'aime pas forcément. La balle, je vais la chercher, mais quand elle est sur la ligne, tu as de la réussite. Comme pour lui, sa balle de set au quatrième, c'est de la réussite. Mais il va la chercher.

« Vous avez l'impression que c'est tellement facile que vous pensez que j'ai 28 ans. Mais je n'ai pas 28 ans, j'en ai 38. J'ai le droit d'être fatigué ! Mais je me bats et j'aime ça »

On vous a vu très complices au filet puis lors de votre récup après le match. Vous partagiez sa déception ?Je l'apprécie énormément, Giovanni. Ce n'est jamais facile de jouer entre Français, encore plus quand on s'apprécie. Il va en gagner plein des matches. Celui-là, je m'en sors juste. Il sera vraiment très fort. Je me suis beaucoup entraîné avec lui, je l'ai aussi beaucoup vu jouer. On s'observe tous. Je m'attendais à ça. On veut trop lui mettre une étiquette. Du fond du court, il joue bien. On veut faire croire qu'il ne sait que servir, mais pas du tout. Il a sauvé des balles de break en mettant de beaux coups droits. Il y avait des rallyes du fond de court, il jouait bombé. J'ai dû vraiment m'employer. Son service, c'est un bonus. Et c'est pour ça qu'il va être très fort. Il est perfectible sur plein de choses, mais comme tout le monde. Du fond de court, il joue très bien et, surtout, il se déplace très bien.

Dans quel état allez-vous être au réveil ?(Il souffle) Demain (mercredi) matin, ça va être un peu plus dur. Tu as la petite journée de récup. J'ai fait de bonnes sessions, de longues sessions à la maison. Ça devrait m'aider. Au lieu d'en avoir 48, j'aurai 45 ans (sourire). C'est ça qui est marrant, vous avez l'impression que c'est tellement facile que vous pensez que j'ai 28 ans. Mais je n'ai pas 28 ans, j'en ai 38. Je suis bien, j'ai ma petite fille, je suis content. J'ai le droit d'être fatigué ! Mais je me bats et j'aime ça. J'aime la castagne. Je suis fatigué, mais j'essaie de me surpasser. Bien sûr que je suis fatigué, mais quoi les gars, je vais le donner le match ? Je me bats, je m'entraîne pour. Malheureusement, j'aurais préféré avoir 28 ans que 38, je vous le dis. »