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Michèle Laroque signe son troisième film "Alors on danse" : "Si on ne sait pas se pardonner, si on n'a que des

Michèle Laroque signe son troisième film Alors on danse  Si on ne sait pas se pardonner si on na que des
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’actrice et réalisatrice Michèle Laroque. Son troisième film : "Alors on danse" est sorti au cinéma ce mercredi 16 mars.

Michèle Laroque est actrice, réalisatrice, productrice, scénariste et humoriste. Il y a eu, à ses débuts, des films publicitaires avec une belle rencontre, celle avec Patrice Leconte qui a donné lieu à un premier pied dans le cinéma avec le film : Le mari de la coiffeuse (1990). Il y a eu l'émission La Classe avec Pierre Palmade et Muriel Robin, qui lui a permis de créer un couple devenu culte aujourd'hui et qui fait partie de la photo de famille de beaucoup de Français. Elle passe du côté de la réalisation avec les films Brillantissime en 2018 et Chacun chez soi (2021).

Ce mercredi 16 mars, est sorti, au cinéma, son troisième film, Alors on danse, avec Isabelle Nanty, Antoine Duléry, Patrick Timsit, Thierry Lhermitte et elle-même. C'est l'histoire d'une femme qui va se rendre compte que son mari la trompe depuis deux ans. Évidemment, dans un premier temps, ça va être un coup de massue et puis finalement, elle va apprendre à se redécouvrir.

franceinfo : Alors on danse est un vrai regard sur les liens, le socle qu'est la famille.

Michèle Laroque : Il y a deux choses. D'abord, le fait de savoir se servir d'une épreuve au lieu de s'effondrer tout d'un coup, de se poser des questions et de se dire : "Tiens, peut-être que cette épreuve est là pour une raison. Il y a quelque chose que je n'ai pas compris dans ma vie et sur moi". Et puis aussi, ce personnage est dans les apparences. Elle est dans un rôle qu'elle joue. Elle n'est pas du tout du même milieu que son mari. Je crois que ce qui la vexe et l'humilie le plus, c'est que la femme avec qui il la trompe, est de son milieu à lui, et ça, elle ne peut pas lutter. Elle est devenue une épouse parfaite. Elle voulait être danseuse étoile, elle n'y est pas arrivée, elle est devenue 'épouse étoile'. Elle ne peut pas changer ses origines sociales.

Ce film est basé sur la place qu'on occupe. C'est un vrai travail sur soi. Dans un premier temps, on est effondré parce que cette tromperie assassine et dans un second temps, c'est un gain de temps sur l'avenir.

Mais oui. J'ai eu un accident de voiture à l'âge de 19 ans très grave. Je suis restée un an sans marcher, mais c'est grâce à cet accident que j'ai su que je voulais être comédienne. Et au premier cours auquel j'ai assisté, à la suite de l'accident, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie complètement à ma place.

Il y a des choses qui se passent pour qu'on se pose des questions parce que je pense que ce n'est jamais un hasard quand une épreuve arrive.

Michèle Laroque

à franceinfo

Vous êtes passé par l'émission La Classe avec Fabrice, sur France 3, à vos débuts et ça a été une vraie révélation. Est-ce que ça vous a fait aussi grandir, prendre un peu plus confiance en vous parce qu'il y avait beaucoup d'improvisations.

Je me disais : je ne serai jamais populaire. Je vais faire du théâtre et je serai très heureuse d'en faire et voilà. Et en fait, avec La Classe, il y a du courrier qui est arrivé de tous les côtés.  Le public disait tellement les mêmes choses que je me disais : "bon, il y a quelque chose qui doit être vrai". J'étais très timide, très introvertie et voilà, ça s'est passé tellement bien que j'ai commencé un peu à m'ouvrir.

J'ai appris, pas à m'aimer, mais à me comprendre mieux à travers le regard du public sur moi.

Michèle Laroque

à franceinfo

Pierre Palmade et Muriel Robin ont été aussi une évidence pour vous.

Oui, on a le même humour, on se fait rire les uns les autres et du coup, ça nous inspire. Ça va très vite. Pierre avait fait les dialogues de: Pédale douce et un jour, il est arrivé sur un plateau en me disant : "J'aime beaucoup la façon dont tu dis mes dialogues" et donc il m'a dit : "J'aimerais bien qu'on fasse quelque chose" et je croyais qu'il voulait parler d'un film et non, en fait, il voulait dire un spectacle. On a dîné, je me souviens, et j'ai dit : tu sais, moi, je pense qu'il faut faire sur le couple. C'est parce qu'il y a tellement de choses à faire. Il en parle à Muriel qui dit : "Mais moi, j'écris avec toi et je mets en scène". Et voilà, ça s'est fait comme ça.

Quelle place a occupé ce couple dans votre vie ? Il fait partie de la photo de famille !

On a cru qu'on faisait un spectacle comme un autre au départ et ça a été phénoménal. On s'est retrouvés dans des Zénith partout en France, où les gens disaient : "Pierre ! Michèle !" Mais c'était incroyable, des olas à la fin, c'était merveilleux, c'était rock'n'roll, quoi. Vraiment, ça m'a beaucoup plu. Et puis, je me suis tellement amusée avec Pierre, il est si drôle. Et son kif à lui, c'est de me faire rire. Voilà, on matche ! Ça a duré 20 ans !

Le rôle qui permet au public de vraiment vous découvrir, c'est : La crise de Coline Serreau en 1992. Comment avez-vous vécu cette ascension ?

J’avance marche par marche. Coline Serreau a été incroyable. On me dit : "Tu vas passer l'audition devant Coline Serreau, voilà le texte". C'était le monologue de mon personnage : "J'suis vulgaire tant mieux!" Je l'apprends, je l'apprends et à cette époque, je parlais très vite. Je vais passer l'audition. Coline voulait ce rythme-là, donc c'est beaucoup de chance aussi. Ça lui a plu et du coup, après, quand le producteur a dit : "Mais non, elle est complètement inconnue. Ce rôle est formidable. Il faut mettre un nom", elle a hurlé : "Non, je veux cette fille !" Je n'apportais rien, je n'avais pas de carrière et on a tous été nommés aux César. C'était extraordinaire ce qui s'est passé sur La crise.

Est-ce que vous avez fait les bons choix ? Avez-vous des regrets ?

J'ai fait ce que j'ai pu et ça, du coup, ça enlève tous les regrets. Aujourd'hui, je ferais d'autres choix en revisitant l'histoire, mais je ne suis pas la même qu'à cette époque-là donc, comme je me sens vraiment bien aujourd'hui, je me dis que ça valait le coup de passer, parfois, par des mauvais choix. Ce qu'il y a sur l'affiche c'est : "On a tous le droit à une deuxième danse", mais c'est vrai parce que si on ne sait pas se pardonner, si on n'a que des regrets, on n'a pas la deuxième danse. Avoir une deuxième danse, c'est juste se dire : "Je me suis plantée. Ce n'est pas grave, j'ai fait ce que j'ai pu".

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