Procès Monique Olivier : qui est vraiment l'ex-épouse de Michel ...

Devant le tribunal de Nanterre, elle a assuré mardi 28 novembre qu'elle ferait "de son mieux" pour répondre aux questions. Monique Olivier, ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret est jugée pendant trois semaines pour complicité dans trois affaires criminelles : les disparitions et les meurtres de Joanna Parrish, Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin. Devant les jurés, l'accusée devra répondre seule de ses actes, deux ans et demi après la mort de son ex-mari. 

Le nom de Monique Olivier revient à chaque nouvelle découverte dans l'affaire Michel Fourniret. Plus de 18 ans après son arrestation, le rôle de l'ex-femme du tueur en série dans cette longue affaire criminelle, reste une interrogation cruciale. Complice dans les meurtres de Michel Fourniret, Monique Olivier purge actuellement une peine de prison à perpétuité. C'est elle qui, en juin 2004, avait livré son époux à la police, cédant après plus de 100 interrogatoires.

Le couple s'est rencontré au milieu des années 80. Au moment de leur prise de contact, Michel Fourniret, déjà accusé de viol, est détenu à la prison de Fleury-Mérogis et passe une petite annonce dans un hebdomadaire, à la recherche d'une personne avec laquelle correspondre pour "vaincre la solitude". Monique Olivier, en couple et installée à Nîmes où elle travaille comme garde-malade et vit avec ses deux enfants, répond à l'offre du futur meurtrier.

Un rôle de rabatteuse

Plus de 200 lettres seront échangées en quelques mois. Elles contiennent les prémices du projet criminel. En septembre 1987, Michel Fourniret détaille ce qu'il compte faire à sa sortie de prison : "Régler les comptes avec la famille. Passer mon temps à rêver. Avoir assez d'argent pour oublier l'argent. Disposer d'une jeune fente. Plaisir du risque. Enlèvements, etc". Monique Olivier est prête à l'aider. 

Née en 1948, Monique Olivier s'ennuie dans son mariage et souhaite changer de vie. Michel Fourniret lui en offre la possibilité. À sa sortie de prison en octobre 1987, le nouveau couple s'installe ensemble, dans l'Yonne. Dès le mois de décembre, un premier meurtre est commis. 

Des meurtres, Michel Fourniret en commettra au moins 11. Plusieurs d'entre eux avec l'implication de Monique Olivier, qu'il épouse et avec laquelle il a un fils, Sélim Fourniret, en 1989. La complice intervient pour piéger les jeunes filles, violées puis tuées. En 1988, elle feint par exemple un malaise, afin de convaincre une jeune fille de monter dans sa voiture et la rapporter dans les bras de son mari assassin. 

La clé de l'enquête

Michel Fourniret est arrêté le 26 juin 2003 en Belgique après l'enlèvement raté d'une jeune fille de 13 ans. Mais l'enquête piétine, et Michel Fourniret risque d'être relâché. Monique Olivier le dénonce en juin 2004, allant même jusque révéler à la police l'existence de meurtres les agents n'avaient pas connaissance.

Monique Olivier est jugée en même temps que son mari de l'époque et écope, le 28 mai 2008, d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté de 28 ans. Le verdict du nouveau procès est attendu le 15 décembre 2023.Pendant les trois semaines d'audience sera abordé le sort réservé à Estelle Mouzin, une fille de 9 ans disparue en 2003. Jusque janvier 2020, l'affaire était non-élucidée. Monique Olivier a ensuite affirmé, pour la première fois, que son ex-mari était responsable de cette mort. Il avoue deux mois plus tard.

De nouvelles expertises psychologiques

Les portraits de la complice de Fourniret ne cessent d'alterner ces dernières années. En 2005, une expertise lui attribue un quotient intellectuel de 131 : un niveau d'intelligence supérieure, qui concerne une infime partie de la population. Cette intelligence la place-t-elle comme la tête pensante de ce couple diabolique ? Si les expertises françaises concluent à un QI bien plus élevé que la norme, les expertises belges s'étaient accordées elles, deux ans plus tôt, sur un QI bien plus bas. 

En octobre 2023, selon les informations du Parisien, une nouvelle expertise réalisée dans le cadre de la mort de Lydie Logé, remet en cause cette intelligence supérieure. En réalité, le niveau intellectuel de Monique Olivier s'approcherait de 92 : un niveau considéré comme moyen voire légèrement inférieur à la normale. Un écart notable qui serait, toujours selon le quotidien, dû à "un outil de mesure de l'intelligence obsolète". Monique Olivier est-elle une femme soumise et manipulée ou manipulatrice, perverse et surdouée ?

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