Trafic de drogue : la maire d'Avallon placée en garde à vue
La maire d’Avallon, dans l’Yonne, a été placée en garde à vue après la découverte d’au moins 70 kg de résine de cannabis à son domicile, a-t-on appris auprès du parquet et d’une source proche de l’enquête.
« Sept personnes, dont la maire d’Avallon et deux de ses frères, ont été placées en garde à vue », a indiqué dimanche 7 avril le procureur de la République d’Auxerre, Hugues de Phily.
Plusieurs perquisitions
Plusieurs perquisitions effectuées dans le cadre d’une enquête « menée depuis plusieurs semaines » par la gendarmerie d’Avallon concernant un trafic de stupéfiants ont également permis de saisir 983 grammes de cocaïne, 7 000 € en espèces et une vingtaine de lingots d’or, a-t-il ajouté.
Outre le domicile de l’élue divers gauche, la mairie et son lieu de travail, une pharmacie, ont été perquisitionnés, a souligné le procureur. Au moins 70 kg de cannabis ont été découverts lors d’une perquisition au domicile de la maire, a précisé une source proche de l’enquête. Le procureur n’a pas pu confirmer ces saisies au domicile de la maire.
Native d’Avallon, Jamilah Habsaoui, 46 ans, a été élue maire en mars 2021 de cette commune de 6 000 habitants, après avoir été conseillère municipale depuis 2014 puis première adjointe. Elle est également conseillère régionale déléguée chargée de la ruralité pour la Bourgogne-Franche-Comté.
« Place nette XXL »
Selon une source proche du dossier, l’opération de gendarmerie a été lancée dans le cadre d’une vaste campagne antidrogue nationale baptisée « Place nette XXL » officiellement lancée fin mars par le président Emmanuel Macron à Marseille.
Elle avait été précédée en octobre par une série d’opérations baptisées « place nette ». À ce jour, 7 177 personnes ont été interpellées, a annoncé dimanche le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Le ministère de la justice n’a, jusqu’à ce jour, donné aucun chiffre sur les suites judiciaires de ces interpellations.
Ces opérations, qui « mobilisent, de façon ponctuelle, des moyens considérables de policiers sur la voie publique ne peuvent être suffisantes pour endiguer le narcotrafic », a jugé l’Association française des magistrats instructeurs.