En Allemagne, ce que l'on sait de la tuerie à Magdebourg
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Dans l’est de l’Allemagne, à Magdebourg, les fêtes de fin d’année ont basculé dans l’horreur pour ses 200 000 habitants, vendredi soir. Une voiture puissante, de couleur sombre, s’est engouffrée dans les allées du marché de Noël local en direction de l’hôtel de ville et a fauché un à un les badauds sur son passage sur 400 mètres. Le bilan encore provisoire de ce drame s’élève ce samedi 21 décembre à cinq morts, dont un enfant, et près de 200 blessés, dont une quarantaine qui se trouve dans un état critique.
C’est le chef du gouvernement de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff, qui a indiqué ce samedi que l’ampleur de l’attentat était beaucoup plus importante. Le nombre de morts risque grimper le nombre de blessés étant beaucoup plus élevé que les estimations données vendredi soir.
Le conducteur de la voiture a été immédiatement arrêté et identifié plus tard comme étant un médecin de 50 ans, originaire d’Arabie saoudite. À Magdebourg, plusieurs témoins ont décrit des scènes de chaos, avec des secouristes en train de soigner des victimes sur le sol du marché.
Publications anti-islamisation
Geste fou ? Attaque terroriste ? Aucune motivation n’a pour l’instant été donnée sur cette tuerie. « En l’état actuel de l’enquête il n’est pas encore possible de catégoriser ce qui s’est passé sur le marché de Noël » vendredi soir, a indiqué la police locale. Alors que le pays est plongé dans une crise politique et sociale, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est rendu samedi à Magdebourg pour rendre hommage aux victimes. « Près de 40 personnes sont si gravement blessées que nous devons nous préoccuper de leur sort », a-t-il réagi vêtu de noir qui s’est dit profondément choqué par cette attaque. Le chef du gouvernement est accompagné de la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, de la ministre de l’Environnement, Steffi Lemke et du ministre des transports, Volker Wissing.
Sur place, de nombreuses personnes sont venues déposer des bouquets et bougies sur les lieux du drame et à l’extérieur de l’église de Saint-Jean. Plusieurs sources évoquent des troubles psychologiques dont souffrirait le médecin psychiatre interpellé sur les lieux et principal suspect. Le dirigeant de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff, a déclaré que l’homme vivait en Allemagne depuis 2006. Le suspect, consultant en psychiatrie et en psychothérapie, a été reconnu comme réfugié en 2016.
Beaucoup de rumeurs circulent depuis vendredi soir. Dans la presse allemande, Der Spiegel a rapporté que le suspect avait sympathisé avec la formation d’extrême droite l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), sans préciser cette information. Certains médias allemands ont attiré l’attention sur les publications passées du suspect sur les réseaux sociaux, dans lesquelles il aurait exprimé des opinions critiques à l’égard de l’islam et aurait même mis en garde contre les « dangers » d’une islamisation de l’Allemagne.
Une source saoudienne a déclaré à Reuters que l’Arabie saoudite avait mis en garde les autorités allemandes contre l’agresseur après qu’il avait publié sur son compte personnel X des opinions extrémistes menaçant la paix et la sécurité. « En l’état actuel des choses, il s’agit d’un auteur isolé, de sorte qu’à notre connaissance, il n’y a pas d’autre danger pour la ville », a déclaré Reiner Haseloff.
En 2016, un camion avait fait 13 morts
En Allemagne, qui a déjà vécu un drame similaire en 2016, les critiques affluent sur le manque de sécurité. À l’époque, un extrémiste islamiste avait foncé avec un camion sur une foule de visiteurs des marchés de Noël à Berlin, faisant 13 morts et des dizaines de blessés. Les services de police se sont dits stupéfaits que l’homme ait pu pénétrer dans le marché en dépit des lourdes bornes qui avaient été installées pour empêcher une telle attaque. L’Allemagne compte environ 3 000 marchés de Noël qui sont installés de fin novembre à début janvier.
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